Éthique - Philosophie - Esthétique
17250015 - Philosophie des sciences
Niveau de diplôme | Master - Semestre 2 |
---|---|
Volume horaire total | 24 |
Volume horaire CM | 24 |
Responsables
Formations dont fait partie ce cours
Contenu
Master 1 - Semestre 2 - Année universitaire 2021-2022
Cours commun Master 1 mention Philosophie et Master 1 mention Histoire de la philosophie
Enseignant : Élodie GIROUX
Thème du cours : La science face à la pandémie
Argumentaire :
Qu’est-ce que la pandémie nous apprend sur la science ? En quoi rend-elle encore plus urgente la réflexion sur la science, sa nature, ses valeurs et ses buts ? Elle révèle un paradoxe de notre rapport à la science : à la fois le besoin et les attentes que nous en avons (une autorité épistémique, un fondement pour la décision politique) et, en même temps, sa grande fragilité ou faiblesse : nous sommes confrontés à l’absence de consensus des scientifiques et les chiffres et les modèles s’affrontent et se contredisent.
Plus généralement, la pandémie met en avant ses dimensions sociales et normatives et conduit à réinterroger le rôle du scientifique et de l’expert dans la décision politique, les tensions entre savoirs (temps long) et action (urgence) et la place de l’incertitude. Faut-il en conclure que la science ne peut nous donner ce qu’on attend d’elle, que la vérité scientifique est subjective ou relative, et que - selon l’expression de Feyerabend - "tout est bon" ou "tout se vaut" ? La pandémie survient dans un contexte, depuis quelques décennies, de ce que certains ont caractérisé de "guerre à la science". D’autres parlent aussi de la "mort de l’expertise". Néanmoins ces expressions et métaphores sont-elles les bonnes ? L’enjeu est-il celui d’une guerre entre relativistes (tout se vaut) et rationalistes dogmatiques (la vérité scientifique) ? Faut-il accuser l’échec des institutions libérales ? Ce ne serait pas seulement la question du rapport entre science et vérité qui serait en jeu mais aussi la démocratie via la manipulation de l’opinion publique.
La thèse que je défends est qu’il s’agit avant tout d’une crise de la confiance dans les institutions scientifiques et les agences gouvernementales, et plus fondamentalement non pas tant d’un manque de science de la part du public que d’un problème de compréhension de ce qu’est la démarche scientifique. En effet, ce n’est pas l’incertitude mais l’opacité sur cette dernière qui détériore la confiance en la science.
Objectif du cours :
Montrer que la science peut faire place à la confiance, à des valeurs, à l’incertitude, au pluralisme et à la controverse en son sein sans pour autant perdre sa rationalité. Pour cette démonstration le cours s’appuiera sur les débats soulevés par la pandémie.
Cours commun Master 1 mention Philosophie et Master 1 mention Histoire de la philosophie
Enseignant : Élodie GIROUX
Thème du cours : La science face à la pandémie
Argumentaire :
Qu’est-ce que la pandémie nous apprend sur la science ? En quoi rend-elle encore plus urgente la réflexion sur la science, sa nature, ses valeurs et ses buts ? Elle révèle un paradoxe de notre rapport à la science : à la fois le besoin et les attentes que nous en avons (une autorité épistémique, un fondement pour la décision politique) et, en même temps, sa grande fragilité ou faiblesse : nous sommes confrontés à l’absence de consensus des scientifiques et les chiffres et les modèles s’affrontent et se contredisent.
Plus généralement, la pandémie met en avant ses dimensions sociales et normatives et conduit à réinterroger le rôle du scientifique et de l’expert dans la décision politique, les tensions entre savoirs (temps long) et action (urgence) et la place de l’incertitude. Faut-il en conclure que la science ne peut nous donner ce qu’on attend d’elle, que la vérité scientifique est subjective ou relative, et que - selon l’expression de Feyerabend - "tout est bon" ou "tout se vaut" ? La pandémie survient dans un contexte, depuis quelques décennies, de ce que certains ont caractérisé de "guerre à la science". D’autres parlent aussi de la "mort de l’expertise". Néanmoins ces expressions et métaphores sont-elles les bonnes ? L’enjeu est-il celui d’une guerre entre relativistes (tout se vaut) et rationalistes dogmatiques (la vérité scientifique) ? Faut-il accuser l’échec des institutions libérales ? Ce ne serait pas seulement la question du rapport entre science et vérité qui serait en jeu mais aussi la démocratie via la manipulation de l’opinion publique.
La thèse que je défends est qu’il s’agit avant tout d’une crise de la confiance dans les institutions scientifiques et les agences gouvernementales, et plus fondamentalement non pas tant d’un manque de science de la part du public que d’un problème de compréhension de ce qu’est la démarche scientifique. En effet, ce n’est pas l’incertitude mais l’opacité sur cette dernière qui détériore la confiance en la science.
Objectif du cours :
Montrer que la science peut faire place à la confiance, à des valeurs, à l’incertitude, au pluralisme et à la controverse en son sein sans pour autant perdre sa rationalité. Pour cette démonstration le cours s’appuiera sur les débats soulevés par la pandémie.
Bibliographie
Bibliographie indicative qui sera complétée en début de semestre :
Philosophie des sciences : manuels généraux, mise à niveau
Ouvrages sur le thème du cours
Sur la pandémie
Philosophie des sciences : manuels généraux, mise à niveau
- Barberousse A., Kistler M., Ludwig P., La philosophie des sciences au XXe siècle, Champs Université, Flammarion, 2000.
- Barberousse A., Bonnay D. et Cozick M. (dir.), Précis de philosophie des sciences, Paris, Vuibert, 2011.
Ouvrages sur le thème du cours
- Claveau F. Prud’homme J., Experts, science et société, Presses Universitaires de Montréal, 2018.
- Douglas H., 2000. “Inductive Risk and Values in Science.” Philosophy of Science 67, no. 4: 559–79.
- Douglas H., 2004 “The Irreducible Complexity of Objectivity.” Synthese 138, no. 3: 453–73.
- Douglas H., 2009. Science, Policy, and the Value-Free Ideal. Pittsburgh: University of Pittsburgh Press.
- Girel M., Science et territoires de l’ignorance, Paris, Quae, Coll. Sciences en questions, 2017.
- Girel M., "Agnotologie, Mode d’emploi", Critique, 2013, 12, 964-977.
- Girel M., "Ignorance stratégique et post-vérité", Union rationaliste, 2017, 204, 83-96.
- Goldenberg M., Vaccine Hesitancy: Public Trust, Expertise, and the War on Science, University of Pittsburgh Press, 2021.
- Hardwig J. The role of trust in knowledge. J Philos 1991;88:693-708.
- Kitcher P., Science, vérité et démocratie, Paris, P.U.F., 2010.
- Longino H., Science as social knowledge: Values and objectivity in scientific inquiry, 1990.
- Longino H., The Fate of knowledge, Princeton University Press, 2002.
- Oreskes, N., and E. Conwey, Merchants of Doubt: How a Handful of Scientists Obscured the Truth on Issues from Tobacco Smoke to Global Warming. New York, Bloomsbery, 2015.
- Pielke R.A., The Honest Broker: Making Sense of Science in Policy and Politics. Cambridge, Cambridge University Press, 2007.
- Shaw, J., Feyerabend and manufactured disagreement: Reflections on expertise, consensus, and science policy. Synthese, 2020.
- Solomon M., Making Medical Knowledge, Oxford University Press, 2015.
Sur la pandémie
- Gaudillière J-P., Izambert C., Juven P.A., Pandémopolitique : Réinventer la santé en commun, La Découverte, 2020.
- Rouchier J., Barbet V., La diffusion de la Covid-19 ; que peuvent les modèles ?, Matériologiques, 2020.
Contrôles des connaissances
Modalités d'évaluation : contrôle continu
Crédits ECTS :
Master 1 Histoire de la philosophie : 3
Master 1 Philosophie : 4
Crédits ECTS :
Master 1 Histoire de la philosophie : 3
Master 1 Philosophie : 4
Renseignements pratiques
Faculté de Philosophie
Adresse postale :
1C avenue des Frères Lumière
CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
Courriel
Sur Internet
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Sur Internet
Mise à jour : 7 juin 2022