17250013 - Philosophie des sciences

Niveau de diplôme
Crédits ECTS 5
Volume horaire total 24
Volume horaire CM 24

Responsables

Contenu

Master 1 - Semestre 1 - Année universitaire 2024-25
Cours commun Master 1 Mention Philosophie et Master 1 Mention Histoire de la philosophie

Enseignant : Sacha LOEVE

Thème du cours : La philosophie des sciences en France au début du XXe siècle

La philosophie française des sciences est souvent décrite comme une « exception culturelle » caractérisée par une approche supposément anti-positiviste et un style unique, l’« épistémologie historique », que l’on fait remonter à la figure tutélaire de Gaston Bachelard, continuer par Georges Canguilhem pour déboucher ensuite sur l’épistémologie historique contemporaine. Ce style la placerait à part des autres approches de philosophie des sciences pratiquées à l’international, que l’on fait débuter en général avec les travaux du Cercle de Vienne durant l’entre-deux-guerres.

Or ce double récit des origines de la discipline occulte les apports pourtant très riches d’auteurs qui, au tournant du XXe siècle, ont précédé ces deux moments supposés de constitution de la philosophie des sciences. Leurs conceptions sont souvent ramenées à quelques formules expéditives : « positivisme » (Auguste Comte), « conventionnalisme » (Henri Poincaré), ou encore « instrumentalisme » (Pierre Duhem). Pourtant ces auteurs, et d’autres moins connus (Abel Rey, Léon Brunschvicg, Emile Meyerson, Hélène Metzger, …) se caractérisent tous par leur souci d’intégrer l’histoire des sciences à la réflexion philosophique sur (et parfois avec) les sciences.

Les objectifs de ce cours sont :
  • d’inciter à (re)lire ces auteurs (des textes seront mis à disposition sur Moodle pendant le semestre) ;
  • de questionner l’unité d’une tradition en analysant le rapport de ces auteurs à l’histoire des sciences dans toute sa diversité : simple présence de l’histoire ou méthode historique précise ? Histoire philosophique des sciences ou philosophie historiciste des sciences ?
  • et enfin de questionner la nature des liens qui se nouent ou non à cette époque entre scientifiques et philosophes.

Bibliographie

Bibliographie indicative :
Les textes étudiés en cours seront mis à disposition sur Moodle.
 
  • Bachelard G. (1938), La formation de l’esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, Vrin, 1993, en particulier chap. 1-3, 11-12.
  • Bachelard G., Le rationalisme appliqué (1949), PUF, 1986, chap. 6. « Connaissance commune et connaissance scientifique ».
  • Bergson H. (1938), La pensée et le mouvant, PUF, deuxième partie de « l’Introduction à la métaphysique » sur les rapports entre science et métaphysique.
  • Bensaude-Vincent B. (2008), « Une science sous influence positiviste ? », Matières à penser. Essais d’histoire et de philosophie de la chimie, Presses Universitaires de Nanterre.
    [https://books.openedition.org/pupo/1308?lang=fr#text]
  • Bensaude-Vincent B. & Telkes-Klein E. (2016), Les identités multiples d’Emile Meyerson, Honoré Champion.
  • Berr H. (1950), « La synthèse des connaissances et l’histoire », Revue de Synthèse, volume 67, n° 1, pp. 217-238.
    [https://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2FBF03186672.pdf]
  • Brenner A (1989), Science, réalité et apparence: la relation entre philosophie et histoire dans l'œuvre de Pierre Duhem, Vrin, en particulier le dernier chapitre.
  • Brenner A. (2015), Les textes fondateurs de l’épistémologie française : anthologie, Hermann.
  • Brenner A. (2015), Les origines françaises de la philosophie des sciences, PUF.
  • Brenner A. (2016), « L’épistémologie historique d’Abel Rey », Revue de métaphysique et de morale, n° 90(2), pp.159-176.
    [https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2016-2-page-159.htm]
  • de Calan R. (2014), « L’épistémologie historique : du label à la méthode »
    [https://ronandecalan.files.wordpress.com/2014/01/l_ecc81pistecc81mologie-historique1.pdf]
  • Canguilhem G. (1975), Études d’histoire et de philosophie des sciences, PUF.
  • Comte A. (1842), Discours sur l’esprit positif.
    [https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_sur_l%E2%80%99esprit_positif]
  • Dahan Dalmedico A. « Deux positions de l’historien face aux sciences » (2002), Critique, n° 661-662, pp. 443-452
  • Duhem P. (1906), La théorie physique. Son objet, sa structure (1906). En particulier chap. 1, 2, 6, 7.
    [https://books.openedition.org/enseditions/6077?lang=fr]
  • Gayon J., « De la catégorie de style en histoire des sciences » (1996), Revue Alliage, n° 26, 1996.
    [http://www.tribunes.com/tribune/alliage/26/gayo.htm].
  • Koyré A. (1957), Du monde clos à l’univers infini, Gallimard, 2003.
  • Koyré A. (1966), Études d’histoire de la pensée scientifique, Gallimard, 1985, en particulier les chapitres « La pensée moderne » ; « Les étapes de la cosmologie scientifique » ; « Galilée et la révolution scientifique du XVIIe siècle », « Galilée et l’expérience de Pise. A propos d’une légende ».
  • Koyré A. (1968), Études newtoniennes, Paris, Gallimard, 1991.
  • Latour B., « Pasteur et Pouchet : hétérogenèse de l’histoire des sciences » (1989), in M. Serres (ed.) Éléments d'histoire des sciences, Bordas, 1989, pp. 423-445.
    [http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/38-POUCHET-FR.pdf]
  • Lecourt D., (Dir. 1999), Dictionnaire d’histoire et de philosophie des sciences, PUF.
  • Lecourt D. (2001), La philosophie des sciences, PUF.
  • Metzger H. (1914-1939), La Méthode philosophique en histoire des sciences, Paris, Fayard, 1987.
  • Metzger H. (1938), Attraction universelle et religion naturelle chez quelques commentateurs anglais de Newton, Hermann [disponible sur gallica.bnf.fr].
  • Meyerson E. (1908), Identité et réalité.
    [Œuvres d’Emile Meyerson disponibles sur archive.org et gallica.bnf.fr].
  • Meyerson E. (1922), De l’explication dans les sciences.
  • Meyerson E. (1925) La déduction relativiste.
  • Meyerson E. (1931) Du cheminement de la pensée.
  • Meyerson E. (1933) Réel et déterminisme dans la physique quantique.
  • Petit A. (2003), « Des sciences positives à la politique positiviste », Paru dans Auguste Comte. Trajectoires du positivisme, 2003.
    [http://www.dogma.lu/txt/AP_SciencesPositives.htm]
  • Petit A. (2016) Le système d’Auguste Comte. De la science à la religion par la philosophie, Vrin.
  • Poincaré H. (1902), La science et l’hypothèse, Paris, Flammarion, plus particulièrement les chap. III, IV, V.
    [https://www.ebooksgratuits.com/html/poincare_science_hypothese.html]
  • Poincaré H. (1908), Science et méthode, Paris, Flammarion.
    [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9691658b.texteImage]
  • Rey A. (1909), « Vers le positivisme absolu », Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 67 pp. 461-479.
  • Rheinberger, H-J. (2010), On historicizing epistemology: An essay. Stanford University Press.
  • Shapin S., La révolution scientifique (1996), Flammarion, 1998.
  • Serres M., « Gnomon: les débuts de la géométrie en Grèce » (1989). in M. Serres (ed.) Éléments d'histoire des sciences, Bordas, 1989, pp. 95-153.
  • Serres, M., Les origines de la géométrie, Flammarion, 1993.
  • Ulises Moulines C. (2006), La philosophie des sciences, l’invention d’une discipline, fin 19e-début 21e siècles, Éditions de la rue d’Ulm, jusqu’à p. 25.
  • Vernant J.-P., « Géométrie et astronomie sphérique dans la première cosmologie grecque » (1963), La Pensée, n° 351, pp. 41-51.

Contrôles des connaissances

Modalités d’évaluation en contrôle continu :
  • Un devoir sur table de 2h sera organisé sur l’une des dernières séances. Il consistera en des questions de cours et questions de réflexion.
     
  • Un devoir maison sera exigé pour le 1er décembre.
    Consignes : réalisation d’une fiche comparative entre deux auteurs (au moins) ayant traité de philosophie des sciences / épistémologie / histoire des sciences. Un auteur au moins doit appartenir à l’aire et la période couvertes par le cours (France, XIXe-XXe). La bibliographie (indicative) du cours peut suggérer des pistes de choix d’auteur(s).
    Il peut s’agir d’une comparaison d’ensemble ou d’une comparaison portant sur un problème spécifique (controverse scientifique ou question épistémologique. Par exemple : rapport théorie/expérience, statut du sens commun, des instruments scientifiques, des mathématiques, du déterminisme, des concepts fondamentaux, interprétation de tel ou tel épisode de l’histoire des sciences, vision de l’histoire des sciences, de la pédagogie scientifique, du rapport science-société, etc.).
    Dépôt : sur le Moodle du cours
    Format : textes rédigés, éventuellement assortis de tableaux récapitulatifs pour clarifier les comparaisons.
    Fichier : .pdf, .doc (éviter .docx), .odt (éviter .pages)
    Taille : pas plus de 10 pages (en équivalent police Times New Roman, taille 12, interligne simple).
     
  • Exposés facultatifs bienvenus, notés en bonus.
Crédits :
Master Histoire de la philosophie : 5 ects
Master Philosophie : 5 ects