Présentation du cours :
Dans la philosophie moderne et contemporaine, le consentement est au centre de la liberté politique, juridique et morale des individus. Le consentement se trouve au fondement de l’autonomie du sujet de droit. Une relation contrainte ou un contrat invalide peut être défini par l’absence de consentement de la part de l’une des parties. Il apparaît exigible dans toute relation et pour justifier d’un rapport d’obligation. Ainsi, la notion de consentement semble avoir permis l’émancipation des individus de rapports politiques, moraux, sexuels, de domination. Pourtant, nombre de penseurs dénoncent aujourd’hui les "pièges du consentement" : celui-ci est accusé de laisser libre cours à des relations moralement condamnables, de justifier juridiquement des contrats pourtant injustes, ou de masquer les rapports de domination ou de manipulation qui conduisent un sujet à consentir à ce à quoi il n’aurait pas dû.
Nous explorerons les apports et les limites d’une perspective qui fait reposer la légitimité d’un contrat, d’une relation, d’un rapport d’obligation ou d’un engagement sur la notion de consentement. Nous aborderons d'abord la question du contrat politique et social (justice du contrat, obligations du citoyen, consentement à l’impôt, droit du travail), puis celle de la sexualité (relations sexuelles, prostitution, pornographie), et enfin du consentement médical (libre et éclairé).
Bibliographie
Bibliographie préliminaire :
Grotius, Le droit de la guerre et de la paix
Locke, Second Traité du gouvernement civil
Pufendorf, Le droit de la nature et des gens
Rousseau, Le Contrat social
Faden Ruth R. & Beauchamp Tom L., A History and Theory of informed Consent
Fraisse Geneviève, Du Consentement
Marzano Michela, Je consens donc je suis : Éthique de l’autonomie