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Séminaire sur l'idéalisme allemand | La théorie des couleurs de Goethe : un laboratoire pour l'idéalisme de Schopenhauer ?

Publié le 21 octobre 2020 Mis à jour le 19 décembre 2020
Arthur Schopenhauer
Arthur Schopenhauer

Conférence de Anastasia Fourel (doctorante en philosophie à la Humboldt Universität de Berlin).

Présentation de la conférence

"La théorie des couleurs de Goethe : un laboratoire pour l'idéalisme de Schopenhauer ?"

En 1813, Schopenhauer (1788-1860) publie pour la première fois son essai sur La quadruple racine du principe de raison suffisante, essai qui attire de manière très favorable l'attention de Goethe (1749-1832). La même année, à Weimar, tous les deux entament un dialogue à la fois amical et philosophique. Goethe introduit Schopenhauer à sa théorie sur les couleurs, qu'il développe alors depuis les années 1790 et qui ne cessera de l'occuper jusqu'à la fin de sa vie. Le jeune Schopenhauer s'enthousiasme, s'empare du sujet, et développe sa propre théorie. Ce faisant, il se concentre quasi-exclusivement sur le fonctionnement de la perception des couleurs, laissant notamment de côté les questions concernant la nature physique de la lumière blanche et des lumières colorées. Schopenhauer poursuit ainsi un aspect très spécifique de la très vaste théorie de Goethe.

Les raisons pour lesquelles Schopenhauer accorde de l'importance à sa théorie sur les couleurs (qu'il conçoit comme étant l'aboutissement de celle de Goethe), et ce sur le long terme, sont essentiellement d'ordre philosophique et métaphysique : en bon idéaliste, Schopenhauer considère que les couleurs appartiennent d'avantage au sujet qu'à l'objet perçu. Mais il n'en reste pas là, et il entreprend une dissection de l'œil pour expliquer le phénomène des couleurs. Ici, l'idéalisme transcendantal tel que Kant l'a mis en place acquiert une dimension physiologique et organique, non sans ambiguïtés.

L'hypothèse qui sera discutée est la suivante : si l'idéalisme de Schopenhauer se différencie de celui de ses contemporains notamment par l'importance accordée au corps et aux organes (lorsqu'il parle de l'entendement, Schopenhauer se réfère directement au cerveau), cet idéalisme schopenhauerien ne s'est-il pas construit et cristallisé à travers la découverte de la théorie des couleurs de Goethe ? Nous tenterons d'explorer cette piste, et de comprendre le rôle qu'a pu jouer cette rencontre de jeunesse dans le développement de la pensée de Schopenhauer.

Organisation du séminaire : François Danzé, Guillaume Dreidemie, Sarah Bernard-Granger et Luc-Étienne de Boyer

Séminaire sur l'idéalisme allemand
Contact :
Guillaume Dreidemie : guillaume.dreidemie@univ-lyon3.fr
Partenaires :
Université de Lyon
Université Jean Moulin Lyon 3
Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL)

Thématiques :
Philosophie; Recherche
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