Présentation de l'intervention

 

"La couleur comme langage de la nature ?"

Dans la Critique de la faculté de juger, Kant élabore une théorie du jugement esthétique qui repose en grande partie sur la notion de forme : c'est parce que le sujet reconnaît une finalité formelle, certes sans concept, qu'il éprouve un plaisir (Lust) à la contemplation d'un objet donné. On trouve chez Kant une pensée du primat absolu de la forme comme instance du beau. La couleur en revanche ne serait qu'un charme (Reiz), agréable pour le sens de la vue, mais impropre à donner lieu à un jugement esthétique.
Goethe, dans sa théorie des couleurs (Farbenlehre), tente en revanche de réhabiliter la couleur en tant qu'agent de l'expérience esthétique à part entière. Au-delà de la question du primat de la forme ou de la couleur, un débat qui scande l'histoire de la peinture, il s'agira de faire dialoguer Kant et Goethe autour de leur conception de la couleur. Si les deux auteurs semblent être en opposition totale, ils se rejoignent pourtant dans l'idée que les couleurs peuvent être appréhendées comme un langage de la nature.

Organisation du séminaire : François Danzé, Guillaume Dreidemie, Sarah Bernard-Granger et Luc-Étienne de Boyer

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