Présentation de la conférence

"D’un certain hégélianisme de Merleau-Ponty"

Merleau-Ponty livre un diagnostic ambivalent touchant la situation du hégélianisme dans la philosophie française après-guerre. D’une part, il fait état d’un véritable renouveau du hégélianisme. Néanmoins, d’autre part, il insiste sur l’ingratitude des successeurs de Hegel qui ont davantage mis en avant ce qu’ils rejetaient chez lui que ce qu’ils lui devaient. Or, cette lutte semble à Merleau-Ponty, à bien des égards, infondée. Si notre attachement à la vérité prime, nous devons, affirme-t-il, revenir à Hegel en qui nous saurons trouver "toutes nos oppositions". On pourrait en effet trouver chez Hegel argument pour poser les problèmes de notre temps, moyennant d’avoir pour ces deux idiomes, celui de Hegel et le nôtre (le sien en 1946 en l’occurrence), un langage commun ou encore moyennant de traduire en langage hégélien des discussions de notre temps pour les éclairer.

Claire Pagès présentera quelques aspects de ce projet de traduction, projet qui n’est pas sans impliquer un certain hégélianisme de Merleau-Ponty, en indiquant quels en sont les présupposés en matière d’interprétation de la philosophie hégélienne, avant d’exposer quels motifs modernes semblent à Merleau-Ponty traductibles en langage hégélien. S’il faut par ailleurs renvoyer les doctrines ingrates à leur origine hégélienne, elle demandera enfin qu’est-ce que Merleau-Ponty, qui n’est pas oublieux de sa dette en dépit de la critique profonde qu’il a pu adresser à la philosophie de Hegel, réfère dans sa propre pensée à Hegel ?

Organisation du séminaire : François Danzé, Guillaume Dreidemie, Sarah Bernard-Granger et Luc-Étienne de Boyer

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