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Séminaire Jeunes Chercheurs de Philosophie Argumentative | Philosophie morale et de l'action

Publié le 28 janvier 2025 Mis à jour le 10 février 2025

Intervention de Giulia CODOGNATO (Université de Udine) dans le cadre du séminaire Jeunes Chercheurs de Philosophie Argumentative. Rendez-vous jeudi 13 février 2025 à 17h.

Séance 5 : Philosophie morale et de l'action

Giulia Codognato (Université de Udine) :

"L’objectivité et la subjectivité du bien dans la perspective du thomisme analytique"


Résumé :
Dans le débat éthique contemporain anglophone, deux exigences ont eu et ont encore une influence considérable.
La première exigence propose de rendre compte de critères objectifs pour définir ce qui est bon et juste en identifiant un critère d’action commun à tous les êtres humains, mais sans se référer à la nature humaine comme critère normatif, tandis que la deuxième affirme qu'il est juste pour un agent d'agir simplement sur la base de ce qu'il considère comme bon, en mettant ainsi en évidence le point de vue subjectif.
Ces deux alternatives acceptent la validité de la loi de Hume, selon laquelle la sphère morale est autonome par rapport aux considérations sur la nature des choses et il n'est donc pas possible de se référer à la nature humaine pour identifier des critères normatifs permettant de guider l'action morale. L’affirmation de la loi de Hume a conduit à l'abandon de la conception téléologique classique, selon laquelle tous les êtres humains ont une fin à poursuivre, à savoir la réalisation de leur nature, qui peut être atteinte grâce à leurs actions.

Il existe cependant une troisième alternative, à savoir la possibilité de concilier les deux premières en surmontant la loi de Hume : la possibilité d’identifier la nature humaine en tant que critère normatif commun à tous les êtres humains et, en même temps, de reconnaître la pertinence du rôle du point de vue subjectif dans l’action morale. Nous soutiendrons qu’il est possible de rendre compte de cela en considérant la philosophie de Thomas d'Aquin, qui a été réévaluée dans la philosophie analytique par les auteurs qui, à partir d’Elizabeth Anscombe, ont été définis « thomistes analytiques ». Il s'agit en particulier de montrer la validité de la théorie thomiste de la loi naturelle et des inclinations naturelles dans le débat contemporain puisqu’elle parvient à rendre compte du bien tant du point de vue objectif que du point de vue subjectif :
  • Objectif : le bien est désirable dans la mesure où quelque chose est parfaite et actualisée, c'est-à-dire dans la mesure où il a réalisé sa nature ;
  • Subjectif : l'objet à poursuivre est considéré bon par l'agent.
Le « bien », ainsi compris, permet de rendre compte à la fois de l'aspect objectif et de l'aspect subjectif de l'action morale.
Considérer les inclinations naturelles permet :
  • De dépasser la loi de Hume, c’est-à-dire d’identifier la nature humaine comme critère normatif commun à tous les êtres humains ;
  • De reconnaître le rôle du point de vue de la première personne dans l'action à travers l’identification de ce qui permet aux agents de s'épanouir.
Si l'agent considère comme bon quelque chose qui est vraiment bon selon sa nature d’être humain et agit en vue de ce bien, alors il développe des bonnes raisons d'agir, il s'épanouit en tant qu’être humain (dans le langage d'Anscombe, l'épanouissement est défini “flourishing”) et il développe un comportement vertueux.

 
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