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RICQUEBOURG Frédéric
L' Archéologie de l’Informatique
Publié le 16 mai 2008 – Mis à jour le 18 novembre 2008
Thèse de Philosophie, soutenue le 6 mars 2008.
L'ordinateur, instrument de calcul et de traitement de l'information digital électronique, est né au sortir de la deuxième guerre mondiale dans un laboratoire universitaire américain qui travaillait pour le compte des forces armées de ce pays. Peu sûrs matériellement, très grands consommateurs d'énergie électrique, accessibles et utilisables seulement par des personnels hyper qualifiés et triés sur le volet, les premiers systèmes informatiques ainsi que leurs logiciels furent pour l'essentiel conçus afin de répondre aux besoins spécifiques des militaires. Ils occupaient des dizaines de mètres carrés au sol, pesaient des tonnes tandis que leur coût, lui, atteignait en général plusieurs centaines de milliers de dollars. Quant à leur puissance de calcul, elle n'était rien moins que dérisoire comparée à celle dont tout un chacun peut disposer à ce jour. En l'espace d'une soixantaine d'années à peine, l'ordinateur a pourtant littéralement conquis les sociétés humaines en les transformant si radicalement et si profondément qu'il est aujourd'hui couramment admis de parler de révolution numérique. D'un coût dérisoire, ultra miniaturisé, polymorphe, surpuissant, mis en réseau à l'échelon planétaire, on le retrouve maintenant absolument partout, dans tous les aspects de l'existence humaine. II est devenu à ce point si essentiel, si coextensif à nous-mêmes, à notre temps, et à notre économie que paradoxalement, on a fini par ne plus guère y prêter attention.
Après avoir questionné sa provenance, son essence logico-mathématique nous montrons comment l'ordinateur, ce fils prodigue engendré et perfectionné en temps de guerre par la puissante triangulaire armée-université-industrie et pensé à l'origine comme un analogue artificiel du cerveau humain, n'a cessé de subir de spectaculaires métamorphoses qualitatives et performatives tout en induisant rétroactivement des transformations remarquables sur les institutions, les groupes et les individus composant la société. Au travers de cette archéologie de l'informatique il s'agit ici de tenter de mieux comprendre la machine univers, son histoire et sa science, dans l'espoir d'être en mesure de mieux appréhender l'Homme et le monde dans lequel il vit d'aujourd'hui.
Mots-clés : Calcifiateur, ordinateur, analogique, digital, algèbre booléenne, machine universelle de Turing, architecture de Von Neumann, information, informatique, guerre, réseau, A.R.P.A.., N.A.S.A.
Directeur de thèse : Daniel PARROCHIA
Membres du Jury :
Gérard CHAZAL, Université de Bourgogne
Jean SALLANTIN, Université Montpellier II
Daniel PARROCHIA, Université Jean Moulin Lyon 3
Franck TINLAND, Université Montpellier III
Mention : Très honorable
Équipe d'accueil : Institut de recherches philosophiques de Lyon
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Mise à jour : 18 novembre 2008