- Manifestations scientifiques,
Philosophie indienne et philosophie occidentale : bilan comparatif
Publié le 24 septembre 2012 – Mis à jour le 28 mars 2013
Conférence de François CHENET organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.
"Philosophie indienne et philosophie occidentale : bilan comparatif" : Conférence publique organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.
Intervention de François CHENET (Professeur à l'Université Paris 4 - Sorbonne), mercredi 27 mars 2013 de 18h30 à 20h.
L’ethnocentrisme inhérent au Logos occidental s’est longtemps obstiné à dénier à la philosophie indienne le statut et la dignité de philosophie. De Hegel à Husserl et à Heidegger s’est dogmatiquement imposée la thèse selon laquelle la philosophie était une voie intellectuelle typiquement occidentale ; née en Grèce, elle s’est déployée aux Temps modernes à travers un discours rationnel et les catégories de la métaphysique. En sorte que pour le Logos occidental, il n’y aurait point en Inde de philosophie digne de ce nom, mais seulement ou simplement des religions, des spiritualités, des sagesses, des mythologies ou des systèmes de rites. Or, les progrès considérables accomplis depuis deux siècles dans notre connaissance des aires culturelles de l’Asie et des philosophies extra-européennes ruinent ce mythe en forme de dogme : plus personne ne peut sérieusement soutenir de nos jours qu’il n’existe pas de philosophie indienne ou chinoise. Est-il besoin de rappeler que la production intellectuelle de l’Inde couvre plusieurs millénaires, que son abondance et sa subtilité sont sans égales dans l’histoire humaine connue ?
Nul ne saurait contester que la philosophie indienne, par l’ampleur, l’ordonnance et l’originalité de ses spéculations, nous donne bel et bien à connaître des philosophies dignes de ce nom. À la question de savoir si lorsqu’on parle de "philosophie occidentale", le qualificatif "occidentale" n’est qu’un additif de pléonasme, il faut donc répondre par la négative : à l’encontre de ce qu’ont soutenu Hegel, Husserl et Heidegger, il y a bel et bien eu ailleurs qu’en Grèce une autre naissance de la philosophie.
Dès lors la question devient : Qu’est-ce que la philosophie indienne a à nous dire ? Que peut-elle nous enseigner ?
L’Inde a fait preuve, dans les différents domaines de la pensée philosophique, esthétique, littéraire, comme aussi dans le domaine des modes d’organisation de la vie sociale et des diverses techniques de la civilisation matérielle, d’une originalité puissante, de sorte qu’il n’est pas une branche de la philosophie, de l’épistémologie ou un domaine des sciences humaines, telles que nous les concevons et telles qu’elles fleurissent de nos jours en Occident, qui puisse se dispenser d’étudier la manière dont l’Inde a abordé sa problématique.
Les philosophies de l’Inde représentent une des réalisations majeures de l’esprit humain : nul doute qu’elles ne rivalisent en aperçus pertinents avec la philosophie grecque et la philosophie occidentale tout entières. C’est dire l’intérêt des doctrines philosophiques qui sont nées sur la terre de l’Inde : il y a ailleurs que dans notre lignée des principes heuristiques qui enrichissent l’expérience humaine, et qui sont de nature, en nous aidant à considérer les "éternels problèmes" sous des angles nouveaux, à renouveler l’élucidation des questions dernières de la métaphysique classique - celles qui ont trait au moi, au monde et à Dieu. Après avoir rappelé brièvement les principales étapes de l’histoire de la philosophie indienne, on se propose de présenter certaines de ses contributions les plus originales eu égard à quelques grandes questions débattues, contributions qui sont susceptibles d’ouvrir et d’enrichir l’horizon philosophique qui est nôtre. Lors même que l’on tentera de répondre à la question de savoir ce que la philosophie indienne a à nous dire et à nous enseigner, on esquissera un bilan comparatif de la philosophie indienne et de la philosophie occidentale.
Accès libre et gratuit.
Intervention de François CHENET (Professeur à l'Université Paris 4 - Sorbonne), mercredi 27 mars 2013 de 18h30 à 20h.
L’ethnocentrisme inhérent au Logos occidental s’est longtemps obstiné à dénier à la philosophie indienne le statut et la dignité de philosophie. De Hegel à Husserl et à Heidegger s’est dogmatiquement imposée la thèse selon laquelle la philosophie était une voie intellectuelle typiquement occidentale ; née en Grèce, elle s’est déployée aux Temps modernes à travers un discours rationnel et les catégories de la métaphysique. En sorte que pour le Logos occidental, il n’y aurait point en Inde de philosophie digne de ce nom, mais seulement ou simplement des religions, des spiritualités, des sagesses, des mythologies ou des systèmes de rites. Or, les progrès considérables accomplis depuis deux siècles dans notre connaissance des aires culturelles de l’Asie et des philosophies extra-européennes ruinent ce mythe en forme de dogme : plus personne ne peut sérieusement soutenir de nos jours qu’il n’existe pas de philosophie indienne ou chinoise. Est-il besoin de rappeler que la production intellectuelle de l’Inde couvre plusieurs millénaires, que son abondance et sa subtilité sont sans égales dans l’histoire humaine connue ?
Nul ne saurait contester que la philosophie indienne, par l’ampleur, l’ordonnance et l’originalité de ses spéculations, nous donne bel et bien à connaître des philosophies dignes de ce nom. À la question de savoir si lorsqu’on parle de "philosophie occidentale", le qualificatif "occidentale" n’est qu’un additif de pléonasme, il faut donc répondre par la négative : à l’encontre de ce qu’ont soutenu Hegel, Husserl et Heidegger, il y a bel et bien eu ailleurs qu’en Grèce une autre naissance de la philosophie.
Dès lors la question devient : Qu’est-ce que la philosophie indienne a à nous dire ? Que peut-elle nous enseigner ?
L’Inde a fait preuve, dans les différents domaines de la pensée philosophique, esthétique, littéraire, comme aussi dans le domaine des modes d’organisation de la vie sociale et des diverses techniques de la civilisation matérielle, d’une originalité puissante, de sorte qu’il n’est pas une branche de la philosophie, de l’épistémologie ou un domaine des sciences humaines, telles que nous les concevons et telles qu’elles fleurissent de nos jours en Occident, qui puisse se dispenser d’étudier la manière dont l’Inde a abordé sa problématique.
Les philosophies de l’Inde représentent une des réalisations majeures de l’esprit humain : nul doute qu’elles ne rivalisent en aperçus pertinents avec la philosophie grecque et la philosophie occidentale tout entières. C’est dire l’intérêt des doctrines philosophiques qui sont nées sur la terre de l’Inde : il y a ailleurs que dans notre lignée des principes heuristiques qui enrichissent l’expérience humaine, et qui sont de nature, en nous aidant à considérer les "éternels problèmes" sous des angles nouveaux, à renouveler l’élucidation des questions dernières de la métaphysique classique - celles qui ont trait au moi, au monde et à Dieu. Après avoir rappelé brièvement les principales étapes de l’histoire de la philosophie indienne, on se propose de présenter certaines de ses contributions les plus originales eu égard à quelques grandes questions débattues, contributions qui sont susceptibles d’ouvrir et d’enrichir l’horizon philosophique qui est nôtre. Lors même que l’on tentera de répondre à la question de savoir ce que la philosophie indienne a à nous dire et à nous enseigner, on esquissera un bilan comparatif de la philosophie indienne et de la philosophie occidentale.
Accès libre et gratuit.
Document(s) à télécharger
- Affiche de la conférence PDF, 229 Ko
Mise à jour : 28 mars 2013