- Manifestations scientifiques,
Laïcité et droit à la différence
Publié le 15 novembre 2016 – Mis à jour le 6 septembre 2017
Conférence de Michel NESME organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.
"Laïcité et droit à la différence" | Conférence publique organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.
Intervention de Michel NESME (Inspecteur pédagogique régional de l'Académie de Lyon), mercredi 8 mars 2017 de 18h30 à 20h.
Apprendre à respecter les différences constitue un passage obligé du discours pédagogique aujourd’hui. On retrouvera facilement dans les textes officiels des propos tels que « développer le respect des différences », « promouvoir une école qui respecte les différences ».
La finalité poursuivie est indiscutable : il s’agit de promouvoir l’égale dignité de chacun en luttant contre toutes les discriminations.
On peut être par contre plus circonspect sur le moyen proposé.
Tout d’abord que demande-t-on de respecter ? La différence, ou l’identité derrière la différence inessentielle ? Les deux, semble-t-il. D'un côté, l'expression signifie que l’autre ne doit pas être considéré comme différent en dépit de sa différence, qu’il est bien mon semblable, et que la différence est inessentielle. Sinon, cela conduirait à l’inverse du but recherché, à un processus de clôture et développement séparé. Pourtant, d’un autre côté, la formule signifie aussi un éloge de la différence. La différence s’affirme et se revendique : « Black is beautiful ».
Allons plus loin. Si la différence est respectable, comment se fait-il qu’il soit interdit à l’école, depuis la loi de 2004, de manifester une différence tenue pour le moins pour importante, celle de sa particularité religieuse, par un signe ostensible ? Existerait-il une tension entre l’injonction du respect de la différence, et la conception de la laïcité scolaire qui prévaut aujourd’hui ? Une tension que l’on retrouverait à l’intérieur même de la pensée de la laïcité, entre une laïcité que l’on qualifiera d’accueillante aux différences, et une laïcité plus centrée sur l’affirmation de ce qu’il y a de commun à tous les hommes, par-delà les différences.
On s’attachera à débrouiller quelque peu cet écheveau, en le remettant tout d’abord en perspective historique, avant d’esquisser une prise de position.
Accès libre et gratuit.
Plan d'accès
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Intervention de Michel NESME (Inspecteur pédagogique régional de l'Académie de Lyon), mercredi 8 mars 2017 de 18h30 à 20h.
Apprendre à respecter les différences constitue un passage obligé du discours pédagogique aujourd’hui. On retrouvera facilement dans les textes officiels des propos tels que « développer le respect des différences », « promouvoir une école qui respecte les différences ».
La finalité poursuivie est indiscutable : il s’agit de promouvoir l’égale dignité de chacun en luttant contre toutes les discriminations.
On peut être par contre plus circonspect sur le moyen proposé.
Tout d’abord que demande-t-on de respecter ? La différence, ou l’identité derrière la différence inessentielle ? Les deux, semble-t-il. D'un côté, l'expression signifie que l’autre ne doit pas être considéré comme différent en dépit de sa différence, qu’il est bien mon semblable, et que la différence est inessentielle. Sinon, cela conduirait à l’inverse du but recherché, à un processus de clôture et développement séparé. Pourtant, d’un autre côté, la formule signifie aussi un éloge de la différence. La différence s’affirme et se revendique : « Black is beautiful ».
Allons plus loin. Si la différence est respectable, comment se fait-il qu’il soit interdit à l’école, depuis la loi de 2004, de manifester une différence tenue pour le moins pour importante, celle de sa particularité religieuse, par un signe ostensible ? Existerait-il une tension entre l’injonction du respect de la différence, et la conception de la laïcité scolaire qui prévaut aujourd’hui ? Une tension que l’on retrouverait à l’intérieur même de la pensée de la laïcité, entre une laïcité que l’on qualifiera d’accueillante aux différences, et une laïcité plus centrée sur l’affirmation de ce qu’il y a de commun à tous les hommes, par-delà les différences.
On s’attachera à débrouiller quelque peu cet écheveau, en le remettant tout d’abord en perspective historique, avant d’esquisser une prise de position.
Accès libre et gratuit.
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Mise à jour : 6 septembre 2017