"L'individu dans le monde du vivant" | Conférence publique organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.

Intervention de Véronique LERU (Professeure à l'Université de Reims), mercredi 18 novembre 2015 de 18h30 à 20h.

La question de l’individuation et de l’individu est sans doute l’une des questions les plus difficiles qui soient quand on la pose dans la perspective de l’être humain mais elle se complexifie encore quand on la soumet au monde du vivant.
Qu’appelle-ton un individu vivant ? Peut-on maintenir la notion d’individu quand on passe de la sphère humaine à l’animal et au végétal ? Et si l’on considère les groupes actuellement recensés par les biologistes : ceux des animaux, des végétaux, des champignons, des protistes ou protoctistes (amibes, parasites et algues) pour les organismes eucaryotes (composés de cellules à noyau) auxquels il faut ajouter le cinquième groupe des bactéries qui a évolué le premier, peut-on accorder une unité de sens à la notion d’individu ?

Mais avant de parler d’individu, il faut d’abord s’interroger sur l’individuation. Même si la première tendance intellectuelle est de réfléchir à partir des concepts tout faits dont on dispose, il est nécessaire, sur cette question de l’individuation et de l’individu, de procéder de manière généalogique et non rétrospective, comme invitent à le faire des auteurs comme Bergson, Norbert Elias ou Gilbert Simondon qui, dans un livre de référence1 qui nourrira notre enquête, s’est interrogé sur cette question de l’individuation et de l’individu.

Mais avant même d’interroger l’unité de sens des notions d’individuation et d’individu dans le monde du vivant, n’y a-t-il pas une question préalable à poser qui conditionne celle-ci : à partir de quel régime d’être peut-on parler d’individuation et d’individu ?

1. Gilbert Simondon, L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information, Grenoble, Jérôme Million, 2005 ; 2013.

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