Journée d’études sous la direction de Mai LEQUAN, professeur de philosophie allemande moderne (Université Jean Moulin Lyon 3) et directrice de l’IRPhiL, de Tristan GARCIA, maître de conférences (Université Jean Moulin Lyon 3) et de Guillaume DREIDEMIE, directeur adjoint Campus Lyon Saint Irénée et doctorant (Université Jean-Moulin Lyon 3).

Nicolas Poussin est reconnu aujourd’hui comme l’un des maîtres incontestés de la peinture. Son exploration rigoureuse des possibilités picturales, sa puissance d’expression et sa quête permanente d’innovation font de lui l’un des plus grands artistes européens. Pourtant, au XIX^e siècle et particulièrement au XX^e siècle en France, de nombreux artistes l’assimilèrent à un pur académisme rigide et à une idolâtrie naïve du passé. Face à ce rejet, des artistes – et non des moindres – tels que Cézanne, Picasso ou Bacon, virent en lui une référence incontournable et une source d’inspiration majeure pour les temps à venir.

L’œuvre de Nicolas Poussin témoigne d’une énergie vitale débordante. Avec Poussin, nous revivons le Triomphe de Flore et les Bacchantes d’Euripide. Si nous réfléchissons aux écrivains qui ont inspiré Poussin, nous pouvons entrevoir à quel point les questionnements des philosophes et les pensées des poètes hantent son œuvre, au point que celle-ci soit profondément habitée par la poésie et la philosophie. Il nous semble décisif de réfléchir cette hantise, pour la compréhension d’une œuvre émergeant des profondeurs du Latium et des Bucoliques de Virgile.

Il nous faut réfléchir l’influence de Poussin sur des écrivains et des artistes méditant le pouvoir de son œuvre, dont la puissance d’inspiration ne cesse d’être réaffirmée. La douleur de L’enlèvement des Sabines résonne jusqu’à nous : Francis Bacon, fasciné par ce tableau, y voit « sans doute le plus beau cri humain que l’on ait jamais peint ». Nicolas Poussin, que l’on s’empresse de juger "académique", peignit des tragédies qui sont et seront éternellement les nôtres.

Programme de la journée

La matinée se déroulera à l’Université Jean Moulin Lyon 3
(15, quai Claude Bernard 69007 Lyon – salle Caillemer)
 

• 9h-10h : Yoann LOIR (docteur en philosophie, Université Jean Moulin Lyon 3) :
  "Faire profession de choses muettes : la grâce et la volupté de Poussin à Delacroix."
   
• 10h-11h : Romain DEBLUE (docteur en philosophie, Sorbonne Université) :
  "L’ordre lumineux de l’esprit : Fumaroli lecteur de Poussin."
   
• 11h-12h : Daniel KAY (écrivain) :
  "Si Balzac dans "Le Chef-d’œuvre inconnu" n’avait pas écrit une fiction ?"

L’après-midi se déroulera au musée des Beaux-Arts de Lyon
(20, place des Terreaux 69001 Lyon – auditorium Henri-Focillon)
 

• 14h : introduction par Ludmila VIRASSAMYNAÏKEN, conservatrice des Peintures et sculptures anciennes du musée des Beaux-Arts de Lyon, co-commissaire de l’exposition Poussin et l’amour.
  
   
• 14h15-15h : Stéphane BARSACQ (écrivain) :
  "Nicolas Poussin, de la peinture de la poésie à l’écriture des poètes."
   
• 15h15-16h : Stanislas BOUVIER (peintre) :
  "Méditation sur Nicolas Poussin."
   
• 16h15-17h : Bruno PINCHARD (professeur émérite Université Jean Moulin Lyon 3) :
  "Nicolas Poussin : archéologie ou symbolisme ?"