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Journée d'étude | L'écran, corps ou cerveau ? Deleuze, Merleau-Ponty et l'écran du cinéma

Publié le 21 avril 2022 Mis à jour le 21 avril 2022

Journée d'étude organisée mardi 26 avril, sous la direction de Jacopo Bodini, Mauro Carbone et Stanislas de Courville.

Dans un célèbre entretien aux Cahiers du cinéma, faisant suite à la publication de L’Image-temps, Gilles Deleuze déclarait : "[l]e cerveau, c’est l’écran". Alors qu’il avait vertement critiqué la phénoménologie pour avoir assigné un "“ancrage” du sujet percevant dans le monde" là où le cinéma venait précisément le conjurer en instaurant un "univers acentré", il plaçait désormais une image particulière, le cerveau, "c’est-à-dire nous-mêmes", au centre de son "métacinéma". Cette irruption du cerveau comme "écran noir" arrêtant les images ne nous faisait-elle pas retrouver cet ancrage du sujet que Deleuze rejetait au départ, et ce, malgré les précautions de ce dernier le rendant, dans son nouveau "rapport vécu", pathologique et en inadéquation avec le monde ?

À l’inverse, le récent développement de la théorie du cinéma d’inspiration phénoménologique, opéré sous l’influence de la redécouverte de la réflexion de Maurice Merleau-Ponty sur le septième art, a promu un décentrage du corps au nom de la réversibilité voyant-visible toujours imminente et sans cesse à l’œuvre dans la perception comme dans l’acte spectatoriel au cinéma. Un tel décentrage a permis de rejeter les accusations portées par Deleuze à l’encontre de la phénoménologie, et de Merleau-Ponty en particulier, tout en soulevant à nouveau une question fondamentale pour la théorie du cinéma : celle de la place du corps dans l’expérience cinématographique et, au regard de la pensée deleuzienne, son identification ou sa distinction par rapport au cerveau du spectateur.

Cette journée d’étude sera donc consacrée à la réactualisation de ce débat mené dans le creux du tournant philosophique des études cinématographiques. Reprenant comme point de départ les déclarations emblématiques des deux philosophes à propos du cinéma, "un film ne se pense pas, il se perçoit" (Merleau-Ponty) et "le cerveau, c’est l’écran" (Deleuze), elle aura à cœur d’en montrer toute la nuance parfois dissimulée par des conceptions trop étroites de leurs positions comme par leur supposé – à tort ou à raison – antagonisme.


Programme de la journée d'étude

  • 9h15 : Présentations
     
  • 9h30-10h25 : Judith Michalet. Université Paris 1.
    Tournants corporel ou cérébral du cinéma ? Les hors-champs de deux pensées de l’écran
     
  • 10h30-11h25 : Jean-Pierre Esquenazi. Université Lyon 3.
    Sous le signe d’autrui
     
  • 11h35-12h30 : Stefan Kristensen. Université de Strasbourg.
    La puissance du cinéma, "divan du pauvre"
     
  • 14h30-15h30 : Giulio Piatti. Université de Turin.
    Perception cerveau cosmos. La dimension esthétique de la métaphysique chez Gilles Deleuze
     
  • 15h30-16h30 : Anna Caterina Dalmasso. Université de Milan.
    Anatomie d’un corps utopique. Machines à la première personne
     
  • 16h45-17h45 : Tristan Garcia. Université Lyon 3.
    L’écrit à l’écran. Transformations de la typographie

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