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DESBIOLLES Blondine

La justice à l’épreuve des points de vue avec Thomas Nagel

Publié le 8 février 2019 Mis à jour le 28 novembre 2019

Thèse en Philosophie, soutenue le 6 novembre 2018.

La présente thèse propose une réflexion sur les valeurs du travail à partir de l’œuvre de Martha C. Nussbaum, de sa conception des capacités, de la vie bonne et de la justice.
Nous y définissions la valeur du travail en fonction de ses effets sur les capacités du travailleur et des autres partie-prenantes. Penser les valeurs du travail à partir des capacités relationnelles permet de rendre compte de dimensions essentielles que le travail permet de développer et que chaque être humain valorise : le respect de soi, la qualité des relations interpersonnelles ou les interactions positives avec le milieu naturel et culturel, de façon à préserver le bien vivre aujourd’hui et demain.
Nous éclairons ainsi les enjeux et des finalités du bien vivre au travail, en s’appuyant sur une anthropologie et une éthique relationnelles inspirées d’Aristote et de Kant. Suivant cette approche, le travail s’inscrit aussi dans un cadre institutionnel qui vise à garantir à tous l’accès aux capacités, et en particulier à ceux qui en sont exclus.
En contrepoint des approches purement instrumentales de la valeur du travail, d’inspiration utilitariste et néoclassique, cette conception des valeurs du travail est centrée ses finalités, en termes de fonctionnements humains et de vie bonne, à une échelle individuelle et collective.
La portée pratique de cette recherche consiste à mettre en évidence les tensions dont le travail contemporain est l’objet et à proposer une démarche pour évaluer, de façon plus juste, les capacités des êtres humains qui y sont engagées. Elle ouvre ainsi la voie à une réflexion pour des acteurs économiques – équipes, entrepreneurs, investisseurs - qui souhaiteraient s’inspirer du cadre proposé pour faire évoluer leurs pratiques et leurs modèles économiques, en promouvant une économie qui serait davantage attentive à la qualité relationnelle entre les parties prenantes.


This thesis proposes a reflection on the values of work based on the work of Martha C. Nussbaum, her conception of capabilities, good life and justice.
We defined the value of work in terms of its effects on the abilities of the worker and other stakeholders. Defining work values based on relational capacities makes it possible to account for essential dimensions that work allows to develop and that each human being values: self-respect, the quality of interpersonal relations or positive interactions with the natural and cultural environment, so as to preserve the good life today and tomorrow.
In this way, we shed light on the challenges and aims of good working life, based on an anthropology and relational ethics inspired by Aristotle and Kant. Following this approach, the work is also part of an institutional framework that aims to guarantee access to capacities for all, and in particular for those excluded from them.
As a counterpoint to purely instrumental approaches to the value of work, utilitarian and neoclassical in inspiration, this conception of work values is centred on its aims, in terms of human functioning and good life, on an individual and collective scale.
The practical scope of this research consists in highlighting the tensions to which contemporary work is subjected and in proposing an approach to evaluate, in a more accurate way, the capacities of the human beings who are committed to it. It thus opens the way to reflection for economic players - teams, entrepreneurs, and investors - who would like to draw inspiration from the proposed framework to change their business practices and models, by promoting an economy that would be more attentive to the quality of relationships between stakeholders.

 
Mots-clés : Martha Nussbaum, approche des capacités, capacités relationnelles, vie bonne, valeur du travail, développement humain.

Keywords : Martha Nussbaum, capability approach, relational capabilities, well-being at work, work value, human flourishing.

Directeur de thèse : Jean Philippe PIERRON

Membres du jury :
- M. Jean-Philippe PIERRON, Directeur de thèse, Professeur des Université, Université Jean Moulin, Lyon 3,
- M. Thierry MENISSIER, Professeur des universités, Université Grenoble-Alpes,
- M. Pierre-Yves GOMEZ, Professeur (HDR), EM Lyon,
- Mme Cécile RENOUARD, Maitre de conférences, habilité à diriger des recherches, Centre Sèvres, Paris 6
- Mme Frédérique ALEXANDRE-BAILLY, Professeure ESCP Europe, habilitée à diriger des recherches, Rectrice de l’Académie de Dijon,
- Mme Solange CHAVEL , Maitre de Conférence, Université de Poitiers,
- M. Peter WIRTZ, Professeur des Universités, VP Recherche, Université Jean Moulin Lyon 3.


Présidente du jury : Frédérique ALEXANDRE-BAILLY