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Conférence | Enjeux philosophiques en santé publique : y a-t-il un sens à parler de santé pour une population ?
Publié le 6 octobre 2021 – Mis à jour le 22 novembre 2022
Conférence publique d'Élodie Giroux, organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie, jeudi 7 avril 2022.
Élodie Giroux est Professeure de philosophie des sciences à l’Université Jean Moulin Lyon 3 et membre de l'Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL).
La santé publique contemporaine a été critiquée notamment pour sa biomédicalisation et sa focalisation sur les risques au niveau individuel. Le paradigme biomédical privilégie en effet le niveau biologique, voire moléculaire, d’analyse et d’action, au détriment de propriétés et déterminants structurels et macrosociaux dont les effets sur la santé de la population sont pourtant avérés. De fait, une grande partie des investissements de recherche en santé sont orientés vers la médecine personnalisée ou médecine moléculaire. Même si l’environnement revient à l’honneur dans le cadre de ce qu’on appelle aujourd’hui l’exposomique, il s’agit principalement d’améliorer les mesures de ses effets au niveau de la biochimie interne de l’organisme individuel. Or c’est risquer de manquer ce qu’une "perspective populationnelle" peut apporter aussi bien à la santé des individus qu’à la santé des populations.
Dans cette conférence, nous entendons défendre un concept de "santé de la population" qui ne se réduise pas à une simple somme des santés individuelles dans l’objectif de redonner sa place au niveau populationnel d’analyse et d’action. À partir d’un dialogue avec Georges Canguilhem, défenseur d’un concept individuel de santé, et avec le courant en faveur d’une science de la santé de la population, nous examinerons ce que manque l’approche biomédicale individualiste de la santé publique, sans ignorer par ailleurs les risques et limites d’un concept de santé propre à la population.
Plus globalement, cette analyse entend illustrer ce que la réflexion philosophique, ici essentiellement ontologique et épistémologique, peut apporter à la santé publique.
Présentation de la conférence
La pandémie de Covid-19, notamment la notion d’immunité de groupe, a remis au-devant de la scène les dimensions populationnelle et publique, voire mondiale et globale, de la santé et de la maladie. Mais qu’entendons-nous par "santé publique" ? La gestion gouvernementale d’un système de santé et de la santé des individus ou une médecine qui porte prioritairement sur la santé et ses déterminants au niveau de la population ?La santé publique contemporaine a été critiquée notamment pour sa biomédicalisation et sa focalisation sur les risques au niveau individuel. Le paradigme biomédical privilégie en effet le niveau biologique, voire moléculaire, d’analyse et d’action, au détriment de propriétés et déterminants structurels et macrosociaux dont les effets sur la santé de la population sont pourtant avérés. De fait, une grande partie des investissements de recherche en santé sont orientés vers la médecine personnalisée ou médecine moléculaire. Même si l’environnement revient à l’honneur dans le cadre de ce qu’on appelle aujourd’hui l’exposomique, il s’agit principalement d’améliorer les mesures de ses effets au niveau de la biochimie interne de l’organisme individuel. Or c’est risquer de manquer ce qu’une "perspective populationnelle" peut apporter aussi bien à la santé des individus qu’à la santé des populations.
Dans cette conférence, nous entendons défendre un concept de "santé de la population" qui ne se réduise pas à une simple somme des santés individuelles dans l’objectif de redonner sa place au niveau populationnel d’analyse et d’action. À partir d’un dialogue avec Georges Canguilhem, défenseur d’un concept individuel de santé, et avec le courant en faveur d’une science de la santé de la population, nous examinerons ce que manque l’approche biomédicale individualiste de la santé publique, sans ignorer par ailleurs les risques et limites d’un concept de santé propre à la population.
Plus globalement, cette analyse entend illustrer ce que la réflexion philosophique, ici essentiellement ontologique et épistémologique, peut apporter à la santé publique.
Contact :
Mai LEQUAN :
mai.lequan@univ-lyon3.fr
Partenaires :
La Société Rhodanienne de Philosophie est partenaire de la Faculté de philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3 et de l'Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL).
Thématiques :
Manifestations scientifiques; Philosophie; Recherche
Informations
Le 07 avril 2022 De 18:00 à 19:30
Campus des Quais
Université Jean Moulin Lyon 3
Amphi Huvelin
15 quai Claude Bernard
69007 Lyon
Accès
Info +
Le suivi de cette conférence peut être validé dans le cadre du module "Actualité de la recherche" pour les étudiants de Master.
Mise à jour : 22 novembre 2022