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AL HAMDANI Hayja
Histoire des idées et des argumentations formulées autour de la thèse de la motivation linguistique. Analyse logico-épistémologique
Publié le 19 décembre 2022 – Mis à jour le 9 avril 2024
Thèse en Philosophie, soutenue le 6 juillet 2022.
Cette étude met en lumière la thèse de la motivation linguistique. Il s'agit, dans son acception courante, d'une proposition théorique fondée sur la présentation du phénomène du langage en termes d'existence d'une relation entre les sons du langage et les significations auxquelles ils se réfèrent.
L’idée de base de cette thèse n’est pas récente, elle est aussi vieille que l'histoire et est née en conjonction avec une autre thèse qui lui est opposée, à savoir celle qui nie l'existence d'une telle relation, et qu’on appelle aujourd'hui l'arbitraire linguistique. Ce sont, on le sait, deux thèses concurrentes depuis l'antiquité pour définir la nature et le statut du langage.
Considérant que cette question est restée tout au long de ces siècles l'objet de controverses et de discussions peu concluantes, et face aux nombreux problèmes épistémologiques auxquels sont confrontées les études linguistiques, qui aboutissent tôt ou tard à la détermination du principe général du langage, nous avons réfléchi à la nécessité de mener une étude approfondie de ces deux thèses et de toutes les idées et arguments qui se sont formulés à leur sujet. En effet, la première étude sur l'arbitraire linguistique a été achevée en 2013. Alors que l'étude actuelle porte sur la motivation linguistique.
Partant du fait que la thèse de la motivation établit une relation naturelle et causale entre les signes linguistiques et leurs significations, affirmation qui demande à être prouvée, nous avons pensé que, pour obtenir des résultats fructueux, il serait judicieux de soumettre cette thèse à l'analyse et à l'examen d’un point du point de vue logique et épistémologique : logique, en examinant les raisonnements formulés sur la motivation (pour ou contre) ; épistémologique, en évaluant le fondement scientifique et la portée cognitive de cette thèse.
L'étude a cherché à aborder tous les sujets liés à la thèse de la motivation, tels que la définition de la thèse, la détermination des éléments qui constituent la relation de motivation, les arguments soulevés à son sujet, les phénomènes linguistiques qui ont été considérés comme des preuves de la motivation, et les hypothèses qui ont été construites sur la base de cette thèse, aux niveaux philosophique, syntaxique, lexical et phonétique.
Les résultats de cette recherche ont révélé que la motivation linguistique est en réalité un concept très large qui va au-delà d'une définition étroite, comme une relation entre un signe et sa signification, pour recouvrir l'ensemble du système linguistique. Ainsi, la motivation peut se manifester d’abord dans l'intention des actes de langage, puis dans le choix de l'unité linguistique utilisée (en termes de son, de vocabulaire et de grammaire), et enfin dans la formulation des énoncés et des discours.
Cependant, si la question de la motivation est assez claire aux niveaux linguistiques qui impliquent du sens (mot, phrase, discours), au niveau du son, défini comme dénué de sens, elle est encore à un stade précoce de recherche et d’examen. De ce fait, l'étude a révélé que les travaux empiriques menés sur le symbolisme phonétique n'étaient, en fait, pas suffisants ou exhaustifs au point de pouvoir en porter un jugement scientifique et définitif.
Enfin, à la lumière des données de cette recherche, l'étude propose une définition raisonnable de la thèse de la motivation et du phénomène du langage en général, et appelle à la nécessité de développer une théorie générale du langage, formulée de manière à répondre aux normes bien connues de l’épistémologie, et susceptible d’être appliquée aux langues malgré les différences qui les séparent.
L’idée de base de cette thèse n’est pas récente, elle est aussi vieille que l'histoire et est née en conjonction avec une autre thèse qui lui est opposée, à savoir celle qui nie l'existence d'une telle relation, et qu’on appelle aujourd'hui l'arbitraire linguistique. Ce sont, on le sait, deux thèses concurrentes depuis l'antiquité pour définir la nature et le statut du langage.
Considérant que cette question est restée tout au long de ces siècles l'objet de controverses et de discussions peu concluantes, et face aux nombreux problèmes épistémologiques auxquels sont confrontées les études linguistiques, qui aboutissent tôt ou tard à la détermination du principe général du langage, nous avons réfléchi à la nécessité de mener une étude approfondie de ces deux thèses et de toutes les idées et arguments qui se sont formulés à leur sujet. En effet, la première étude sur l'arbitraire linguistique a été achevée en 2013. Alors que l'étude actuelle porte sur la motivation linguistique.
Partant du fait que la thèse de la motivation établit une relation naturelle et causale entre les signes linguistiques et leurs significations, affirmation qui demande à être prouvée, nous avons pensé que, pour obtenir des résultats fructueux, il serait judicieux de soumettre cette thèse à l'analyse et à l'examen d’un point du point de vue logique et épistémologique : logique, en examinant les raisonnements formulés sur la motivation (pour ou contre) ; épistémologique, en évaluant le fondement scientifique et la portée cognitive de cette thèse.
L'étude a cherché à aborder tous les sujets liés à la thèse de la motivation, tels que la définition de la thèse, la détermination des éléments qui constituent la relation de motivation, les arguments soulevés à son sujet, les phénomènes linguistiques qui ont été considérés comme des preuves de la motivation, et les hypothèses qui ont été construites sur la base de cette thèse, aux niveaux philosophique, syntaxique, lexical et phonétique.
Les résultats de cette recherche ont révélé que la motivation linguistique est en réalité un concept très large qui va au-delà d'une définition étroite, comme une relation entre un signe et sa signification, pour recouvrir l'ensemble du système linguistique. Ainsi, la motivation peut se manifester d’abord dans l'intention des actes de langage, puis dans le choix de l'unité linguistique utilisée (en termes de son, de vocabulaire et de grammaire), et enfin dans la formulation des énoncés et des discours.
Cependant, si la question de la motivation est assez claire aux niveaux linguistiques qui impliquent du sens (mot, phrase, discours), au niveau du son, défini comme dénué de sens, elle est encore à un stade précoce de recherche et d’examen. De ce fait, l'étude a révélé que les travaux empiriques menés sur le symbolisme phonétique n'étaient, en fait, pas suffisants ou exhaustifs au point de pouvoir en porter un jugement scientifique et définitif.
Enfin, à la lumière des données de cette recherche, l'étude propose une définition raisonnable de la thèse de la motivation et du phénomène du langage en général, et appelle à la nécessité de développer une théorie générale du langage, formulée de manière à répondre aux normes bien connues de l’épistémologie, et susceptible d’être appliquée aux langues malgré les différences qui les séparent.
Mots-clés : Langage, mot, signifiant/signifié, sons, relation, symbolisme phonétique, motivation, iconicité, isomorphisme, analogie, onomatopées, dénomination, arbitraire, intentionnalité, argument, logique, épistémologie, Humboldt, Frege, Saussure.
This study sheds light on the thesis of linguistic motivation. It is, in its current meaning, a theoretical proposition based on the presentation of the phenomenon of language in terms of the existence of a relationship between the sounds of language and the meanings to which they refer.
The basic idea of this thesis is not recent, it is as old as history and arose in conjunction with another thesis which is opposed to it, namely that which denies the existence of such a relation, and which today is called linguistic arbitrariness. These are, as we know, two competing theses since antiquity to define the nature and status of language.
Considering that this question has remained throughout these centuries the object of controversies and inconclusive discussions, and faced with the many epistemological problems facing linguistic studies, which sooner or later lead to the determination of the general principle of language, we have reflected on the need to conduct an in-depth study of these two theses, and of all the ideas and arguments that have been formulated about them. Indeed, the first study on linguistic arbitrariness was completed in 2013. While the current study focuses on linguistic motivation.
Starting from the fact that the motivation thesis establishes a natural and causal relationship between linguistic signs and their meanings, a claim that needs to be proven, we thought that, in order to obtain fruitful results, it would be judicious to submit this thesis to the analysis and examination from a logical and epistemological point of view: logical, by examining the reasoning formulated on motivation (for or against); epistemological, by evaluating the scientific basis and the cognitive scope of this thesis.
The study sought to address all topics related to the motivation thesis, such as the definition of the thesis, the determination of the elements that constitute the motivational relationship, the arguments raised about it, the linguistic phenomena that were considered as evidence of motivation, and the hypotheses that were built on the basis of this thesis, at the philosophical, syntactic, lexical and phonetic levels.
The results of this research revealed that linguistic motivation is actually a very broad concept that goes beyond a narrow definition, such as a relationship between a sign and its meaning, to cover the entire linguistic system. Thus, motivation can be manifested, first in the intention of speech acts, then in the choice of the linguistic unit used (in terms of sound, vocabulary and grammar), and finally in the formulation of statements and speeches.
However, while the question of motivation is clear enough at linguistic levels that involve meaning (word, phrase, speech), at the level of sound, defined as meaningless, it is still at an early stage of research and examination. As a result, the study revealed that the empirical work carried out on phonetic symbolism was, in fact, not sufficient or exhaustive to the point of being able to make a scientific and definitive judgment about it.
Finally, in the light of the data of this research, the study proposes a reasonable definition of the thesis of motivation and of the phenomenon of language in general, and calls for the need to develop a general theory of language, formulated in such a way as to meet well-known standards of epistemology, and capable of being applied to languages despite the differences between them.
Keywords : Language, word, signifier/signified, sounds, relation, phonetic symbolism, motivation, iconicity, isomorphism, analogy, onomatopoeias, denomination, arbitrariness, intentionality, argument, logic, epistemology, Humboldt, Frege, Saussure.
Directeur de thèse : Jean-Baptiste JOINET
Membres du jury :
- M. JOINET Jean-Baptiste, Directeur de thèse, Professeur des universités, Jean-Baptiste,
- M. MONNERET Philippe, Rapporteur, Professeur des universités, Sorbonne Université, Paris, France,
- M. PINHEIRO DIAS PEREIRA Luiz Carlos, Rapporteur, Professeur associé, Université Estadual, Rio de Janeiro, Brésil,
- Mme FORTINEAU Chrystelle, Professeure des universités, Université de Rennes 2, France,
- Mme SAFFI Sophie, Professeure des Universités, Aix Marseille Université, Aix En Provence.
Présidente du jury : Sophie SAFFI
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Mise à jour : 9 avril 2024