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Éthique - Philosophie - Esthétique
17250034 - Philosophie des sciences humaines et sociales
Niveau de diplôme | |
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Volume horaire total | 33 |
Volume horaire CM | 18 |
Volume horaire TD | 15 |
Responsables
Contenu
Licence 2 - Semestre 4 - Année universitaire 2024-25
Enseignante : Elodie BOISSARD
Titre du cours : Philosophie de la psychologie
Présentation du cours :
La psychologie est-elle une science de la nature ou une science de l’esprit ? Cette question accompagne la psychologie depuis sa constitution comme une science autonome, à la fin du XIX° siècle. Dans le partage qu’il opère entre sciences de la nature (Naturwissenschaften) et sciences de l’esprit (Geisteswissenschaften) en 1883, Dilthey situe la psychologie du côté des sciences de l’esprit aux côtés de la philosophie, de l’histoire ou des sciences sociales : selon ce partage, les phénomènes de l’esprit ne sauraient être abordés suivant les principes explicatifs des sciences naturelles, notamment ils ne sauraient être connus par des méthodes d’observation extérieure mais seulement de l’intérieur par interprétation subjective. seule méthode de la psychologie est alors l’introspection contrôlée. Cependant pour parvenir à s’institutionnaliser comme science, la psychologie va se doter de méthodes nouvelles, l’observation et l’expérimentation, qu’elle emprunte aux sciences de la nature comme la physique. Mais comment appliquer ces méthodes à l’esprit ? Comment étudier de façon naturaliste les phénomènes de l’esprit, objets de la psychologie, bien qu’ils soient épistémologiquement voire ontologiquement distincts des phénomènes naturels ? Cette question persistante a motivé les deux grands programmes théoriques qui ont successivement dominé la psychologie au XX° siècle : le béhaviorisme puis les sciences cognitives. Si le béhaviorisme affirme que l’étude de l’esprit revient à celle du comportement observable, le cognitivisme est un mentalisme au sens où il se donne pour tâche de modéliser des événements mentaux irréductibles au comportement, tout en développant des méthodes sophistiquées surmontant les faiblesses de l’introspection. Chacune de ces deux positions méthodologiques s’appuie sur des thèses épistémologiques et ontologiques à propos de l’esprit, pour fonder la manière dont elle l’étudie au travers d’une une science naturelle. Dans la mesure où une telle science étudie la nature au sens du monde physique, ces thèses concernent le statut du mental à l’égard du physique, et vont du behaviorisme ontologique qui nie l’existence du mental, étant un éliminativisme matérialiste, au fonctionnalisme métaphysique, qui est un matérialisme non réductionniste, considérant que les types de phénomènes mentaux ne sont pas directement réductibles à des types de phénomènes physiques mais en dépendent puisque ces derniers permettent leur réalisation.
Le cours proposera une introduction à la philosophie de la psychologie suivant ces deux grands axes épistémologiques, en montrant leur articulation : l’axe du questionnement méthodologique sur l’étude de l’esprit par des méthodes des sciences naturelles, geste fondateur de la psychologie en tant que science fondamentale (par opposition à la psychologie clinique), et l’axe du questionnement sur la nature de l’objet de cette science, à savoir l’esprit. Cette double perspective épistémologique sera aussi historique.
Enseignante : Elodie BOISSARD
Titre du cours : Philosophie de la psychologie
Présentation du cours :
La psychologie est-elle une science de la nature ou une science de l’esprit ? Cette question accompagne la psychologie depuis sa constitution comme une science autonome, à la fin du XIX° siècle. Dans le partage qu’il opère entre sciences de la nature (Naturwissenschaften) et sciences de l’esprit (Geisteswissenschaften) en 1883, Dilthey situe la psychologie du côté des sciences de l’esprit aux côtés de la philosophie, de l’histoire ou des sciences sociales : selon ce partage, les phénomènes de l’esprit ne sauraient être abordés suivant les principes explicatifs des sciences naturelles, notamment ils ne sauraient être connus par des méthodes d’observation extérieure mais seulement de l’intérieur par interprétation subjective. seule méthode de la psychologie est alors l’introspection contrôlée. Cependant pour parvenir à s’institutionnaliser comme science, la psychologie va se doter de méthodes nouvelles, l’observation et l’expérimentation, qu’elle emprunte aux sciences de la nature comme la physique. Mais comment appliquer ces méthodes à l’esprit ? Comment étudier de façon naturaliste les phénomènes de l’esprit, objets de la psychologie, bien qu’ils soient épistémologiquement voire ontologiquement distincts des phénomènes naturels ? Cette question persistante a motivé les deux grands programmes théoriques qui ont successivement dominé la psychologie au XX° siècle : le béhaviorisme puis les sciences cognitives. Si le béhaviorisme affirme que l’étude de l’esprit revient à celle du comportement observable, le cognitivisme est un mentalisme au sens où il se donne pour tâche de modéliser des événements mentaux irréductibles au comportement, tout en développant des méthodes sophistiquées surmontant les faiblesses de l’introspection. Chacune de ces deux positions méthodologiques s’appuie sur des thèses épistémologiques et ontologiques à propos de l’esprit, pour fonder la manière dont elle l’étudie au travers d’une une science naturelle. Dans la mesure où une telle science étudie la nature au sens du monde physique, ces thèses concernent le statut du mental à l’égard du physique, et vont du behaviorisme ontologique qui nie l’existence du mental, étant un éliminativisme matérialiste, au fonctionnalisme métaphysique, qui est un matérialisme non réductionniste, considérant que les types de phénomènes mentaux ne sont pas directement réductibles à des types de phénomènes physiques mais en dépendent puisque ces derniers permettent leur réalisation.
Le cours proposera une introduction à la philosophie de la psychologie suivant ces deux grands axes épistémologiques, en montrant leur articulation : l’axe du questionnement méthodologique sur l’étude de l’esprit par des méthodes des sciences naturelles, geste fondateur de la psychologie en tant que science fondamentale (par opposition à la psychologie clinique), et l’axe du questionnement sur la nature de l’objet de cette science, à savoir l’esprit. Cette double perspective épistémologique sera aussi historique.
Bibliographie
Bibliographie indicative :
- Block N., « Le fonctionnalisme face au problème des qualia », Les études philosophiques, 1992, p. 337-370
- Brentano F., La psychologie du point de vue empirique, 1874, trad. M. de Gandillac, Paris, Aubier-Montaigne, 1944
- Canguilhem G., Le Cerveau et la pensée, 1980, Paris, MURS-Sorbonne
- Carnap R., « Les concepts psychologiques et les concepts physiques sont-ils foncièrement différents ? », Revue de synthèse, vol. 10, p. 43-53
- Changeux J.-P., L’Homme neuronal, 1983, Paris, Fayard
- Churchland P., Neurophilosophie : l’esprit-cerveau, 1999, trad. sous la dir. De M. Siksou, Paris, PUF
- Dilthey W., Critique de la raison historique, introduction aux sciences de l'esprit et autres textes ; présentation, traduction et notes par Mesure S., Paris : Les Éditions du Cerf, 1992
- Dupuy J.-P., Aux origines des sciences cognitives, 1994, Paris, La Découverte
- Engel P., Philosophie et psychologie, 1996, Paris Gallimard
- Fodor J. A. et Pylyshyn Z., 1983, La Modularité de l’esprit : Essai sur la psychologie des facultés, trad. A. Gerschenfeld, Paris, Minuit, 1986
- Fodor J. A., « Introduction au problème de la représentation mentale », Les Etudes philosophiques, 1992, p. 301-322
- Hempel C. G., « L’analyse logique de la psychologie », Journal de Synthèse, vol. 10, p. 27-42
- James, W., Précis de psychologie, 1909, trad. Baudin E.et Bertier G., 1946
- Missa, J.-N., L’Esprit-cerveau : La philosophie de l’esprit à la lumière des neurosciences, 1993, Paris, Vrin
- Pacherie E., Naturaliser l’intentionnalité : Essai de philosophie de la psychologie, 1993, Paris, PUF
- Parot F., L’esprit en héritage D’où vient l’esprit qui hante la psychologie ?, 2022, Paris, Editions matériologiques
- Putnam H., « La Nature des états mentaux », 1967, Les Etudes philosophiques, 1992, p. 323-336
- Ryle G., La Notion d’esprit : Pour une critique des concepts mentaux, 1949, trad. S. Stern-Gillet, Paris, Payot, 1976
- Searle J., La Redécouverte de l’esprit, 1992, trad. C. Tiercelin, Paris, Gallimard, 1995
- Sellars W., Empirisme et philosophie de l’esprit, 1956, trad. F. Cayla, Combas, Editions de l’Eclat, 1992
- Wundt, W., Éléments de psychologie physiologique. [Volume 1] ; traduits de l'allemand sur la 2e édition... par le Dr Élie Rouvier,... ; précédés d'une nouvelle préface de l'auteur et d'une introduction par M. D. Nolen,... 1886
Gallica Bnf : ark:/12148/bpt6k94384g - Wundt, W., Éléments de psychologie physiologique. [Volume 2] / par W. Wundt,... ; traduits de l'allemand sur la 2e édition... par le Dr Élie Rouvier,... ; précédés d'une nouvelle préface de l'auteur et d'une introduction par M. D. Nolen,... 1886
Gallica Bnf : ark:/12148/bpt6k94385t
Contrôles des connaissances
Contrôle continu (CC) : 2 notes + Terminal écrit (TE) : 4h
Crédits ECTS :
Licence mention Philosophie : 4
Licence mention Droit-Philosophie : 6
Crédits ECTS :
Licence mention Philosophie : 4
Licence mention Droit-Philosophie : 6
Formations dont fait partie ce cours
Renseignements pratiques
Faculté de Philosophie
Adresse postale :
1C avenue des Frères Lumière
CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
Courriel
Sur Internet
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CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
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Sur Internet
Mise à jour : 11 décembre 2024