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Éthique - Philosophie - Esthétique
17240007 - Philosophie politique
Niveau de diplôme | |
---|---|
Volume horaire total | 33 |
Volume horaire CM | 18 |
Volume horaire TD | 15 |
Responsables
- PENAFIEL Julia
Contenu
Licence 1 - Semestre 2 - MAJEURE Philosophie - UE Fondamentale - Année universitaire 2023-24
Enseignante : Julia PENAFIEL
Thème du cours : L’obéissance
Présentation du cours :
Faire ce qui est prescrit, ne pas faire ce qui est interdit. En un premier sens, plus courant, obéir c’est se soumettre à une puissance extérieure. L’obéissance suppose alors un rapport hiérarchique entre un sujet et une instance supérieure à laquelle il est subordonné. Mais pour que ce pouvoir de commandement subsiste, il faut qu’il s’impose, qu’il fasse usage de menaces voire de sanctions. L’hétéronomie de la norme semble suggérer que l’individu obéissant est précisément celui qui aliène sa liberté à cette autorité. Et pourtant, il ne saurait être question d’obéissance si la possibilité de refuser l’ordre donné n’existait pas. Seul l’homme qui consent, qui accepte d’accomplir les ordres qu’on lui impose, obéit véritablement. Autrement dit, le libre-arbitre est la condition de l’obéissance. Plus encore : obéir est nécessaire à l’exercice de la liberté puisque ces interdits et ces prescriptions, surtout lorsqu’ils sont dictés par les lois de l’État, sont supposés libérer les hommes de l’impulsion aveugle de leur désir. Si l’obéissance semble bien engendrer une soumission, elle ne se résume pourtant pas à une servitude. Chez cette dernière, en effet, non seulement la notion de liberté fait défaut, mais l’idée même d’un progrès de l’individu est sinon impossible, du moins peu pertinente. En ceci, alors que dans une tyrannie, ou dans tout régime autoritaire ou totalitaire, la soumission est de mise, en démocratie, c’est d’obéissance dont il est question : le respect consenti à la loi est condition du vivre-ensemble.
C’est de cette ambiguïté du concept qu’il sera question. Comment l’obéissance peut-elle tout à la fois exiger et nier la liberté, au point d’apparaître comme une condition du libre consentement ? À partir de cette problématique, nous soulèverons l’épineuse question de sa légitimité dans nos régimes politiques, car si l’obéissance comporte toujours une part de soumission, comment peut-on la penser au sein d’un État démocratique qui vise la liberté des citoyens ? Quelle forme d’obéissance exigent alors nos institutions ? Peut-on envisager une désobéissance légitime qui ne soit pas prévue par la loi ?
Pour répondre à ces questions, nous partirons de l’analyse conceptuelle, et l’enjeu consistera alors à examiner tout à la fois la "servitude", la "soumission", le "respect", l’"autorité" et d’autres notions directement liées à l’obéissance, afin de tenir compte de sa particularité. Il s’agira ensuite d’explorer l’histoire philosophique du concept, en s’arrêtant sur les sources principales de la théorie politique ayant le plus contribué à son évolution au cours des siècles.
Dans le prolongement du CM, le TD approfondira les enjeux qui lient l'obéissance à la liberté, en analysant non seulement les différentes formes d'obéissance qui peuvent être exigées des citoyens en vue de la conservation de la société, mais aussi les différentes conceptions de liberté. L'étude successive de six auteurs aura pour objectif de répondre à la question de savoir si l'obéissance politique exige ou non un sacrifice de la liberté individuelle, ou s'il est possible d'être libre tout en obéissant.
Enseignante : Julia PENAFIEL
Thème du cours : L’obéissance
Présentation du cours :
Faire ce qui est prescrit, ne pas faire ce qui est interdit. En un premier sens, plus courant, obéir c’est se soumettre à une puissance extérieure. L’obéissance suppose alors un rapport hiérarchique entre un sujet et une instance supérieure à laquelle il est subordonné. Mais pour que ce pouvoir de commandement subsiste, il faut qu’il s’impose, qu’il fasse usage de menaces voire de sanctions. L’hétéronomie de la norme semble suggérer que l’individu obéissant est précisément celui qui aliène sa liberté à cette autorité. Et pourtant, il ne saurait être question d’obéissance si la possibilité de refuser l’ordre donné n’existait pas. Seul l’homme qui consent, qui accepte d’accomplir les ordres qu’on lui impose, obéit véritablement. Autrement dit, le libre-arbitre est la condition de l’obéissance. Plus encore : obéir est nécessaire à l’exercice de la liberté puisque ces interdits et ces prescriptions, surtout lorsqu’ils sont dictés par les lois de l’État, sont supposés libérer les hommes de l’impulsion aveugle de leur désir. Si l’obéissance semble bien engendrer une soumission, elle ne se résume pourtant pas à une servitude. Chez cette dernière, en effet, non seulement la notion de liberté fait défaut, mais l’idée même d’un progrès de l’individu est sinon impossible, du moins peu pertinente. En ceci, alors que dans une tyrannie, ou dans tout régime autoritaire ou totalitaire, la soumission est de mise, en démocratie, c’est d’obéissance dont il est question : le respect consenti à la loi est condition du vivre-ensemble.
C’est de cette ambiguïté du concept qu’il sera question. Comment l’obéissance peut-elle tout à la fois exiger et nier la liberté, au point d’apparaître comme une condition du libre consentement ? À partir de cette problématique, nous soulèverons l’épineuse question de sa légitimité dans nos régimes politiques, car si l’obéissance comporte toujours une part de soumission, comment peut-on la penser au sein d’un État démocratique qui vise la liberté des citoyens ? Quelle forme d’obéissance exigent alors nos institutions ? Peut-on envisager une désobéissance légitime qui ne soit pas prévue par la loi ?
Pour répondre à ces questions, nous partirons de l’analyse conceptuelle, et l’enjeu consistera alors à examiner tout à la fois la "servitude", la "soumission", le "respect", l’"autorité" et d’autres notions directement liées à l’obéissance, afin de tenir compte de sa particularité. Il s’agira ensuite d’explorer l’histoire philosophique du concept, en s’arrêtant sur les sources principales de la théorie politique ayant le plus contribué à son évolution au cours des siècles.
Dans le prolongement du CM, le TD approfondira les enjeux qui lient l'obéissance à la liberté, en analysant non seulement les différentes formes d'obéissance qui peuvent être exigées des citoyens en vue de la conservation de la société, mais aussi les différentes conceptions de liberté. L'étude successive de six auteurs aura pour objectif de répondre à la question de savoir si l'obéissance politique exige ou non un sacrifice de la liberté individuelle, ou s'il est possible d'être libre tout en obéissant.
Bibliographie
Bibliographie CM (uniquement les ouvrages essentiels) :
Bibliographie TD (uniquement les ouvrages essentiels) :
- La Boétie, Discours de la Servitude Volontaire, A. et L. Tournon (éd.), Paris, Vrin, 2002.
- Hobbes, Léviathan, F. Tricaud (trad.), Paris, Dalloz, 1999. (chap. XIII-XVIII)
- Spinoza, Traité théologico-politique, J. Lagrée et P.-F. Moreau (trad.), Paris, Puf, 1999. (chap. XVI – XVII)
- Rousseau, Du contrat social, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, t. III, 1964. (Livre I)
Bibliographie TD (uniquement les ouvrages essentiels) :
- Platon, Criton, L. Brisson (trad.), Paris, Flammarion, 2017.
- Hobbes, Léviathan, F. Tricaud (trad.), Paris, Dalloz, 1999. (extrait)
- Locke, Deux traités du gouvernement, B. Gilson (trad.), Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque des textes philosophiques », 1997. (extrait)
- Rousseau, Du contrat social, in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, t. III, 1964. (extrait)
- Constant, Benjamin, « De la liberté des anciens comparée à celle des modernes », discours à l’Athénée royal de Paris, 1819, repris dans Œuvres politiques, texte établi par Charles Louandre, Paris,
Éditions Charpentiers et Cie, 1874, pp. 258-286. - Thoreau, Henry David, La Désobéissance civile, G. Villeneuve (trad.), Mille et Une Nuits, 1996.
Contrôles des connaissances
CM : dissertation (4h)
TD : contrôle continu (exposés oraux et devoir sur table)
Crédits ECTS :
Licence mention Philosophie : 4
Licence mention Droit-Philosophie : 6
TD : contrôle continu (exposés oraux et devoir sur table)
Crédits ECTS :
Licence mention Philosophie : 4
Licence mention Droit-Philosophie : 6
Formations dont fait partie ce cours
Renseignements pratiques
Faculté de Philosophie
Adresse postale :
1C avenue des Frères Lumière
CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
Courriel
Sur Internet
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1C avenue des Frères Lumière
CS 78242
69372 Lyon Cedex 08
Courriel
Sur Internet
Mise à jour : 1 décembre 2023