17240066 - Philosophie de la démocratie
Niveau de diplôme | |
---|---|
Volume horaire total | 2E+1 |
Volume horaire CM | 20 |
Responsables
Contenu
Master 2 - Semestre 3 - Année universitaire 2025-26
Master PPJE - UE 1 : Enseignements fondamentaux ; Master TREE - UE 4 : Droit, politique et environnement
Enseignant : Charles GIRARD
Titre du cours : La délibération politique
Programme du cours :
Les philosophies contemporaines de la démocratie s’accordent souvent pour donner à la délibération une place centrale dans la prise de décisions politiques. Contre les visions de la démocratie qui la ramènent à l’exercice individuel du droit de vote ou à la négociation entre groupes d’intérêts, ces théories insistent sur l’importance du débat public contradictoire. Elles rendent ainsi compte de la place centrale qu’il occupe dans les pratiques et institutions politiques des démocraties contemporaines, que ce soit dans les enceintes parlementaires ou l’espace public médiatisé, dans les mouvements sociaux ou les dispositifs participatifs. Elles ne font pas toutes, cependant, l’éloge de la délibération pour les mêmes raisons, et n’en tirent pas en conséquence les mêmes conclusions pour l’action politique.
La délibération démocratique est, pour les uns, dotée d’une valeur instrumentale : elle produit des effets externes désirables, que ceux-ci concernent la qualité des décisions produites – qui serviraient tendanciellement mieux le bien commun – ou l’état des participants – qui bénéficieraient de l’impact éducatif ou émancipateur de la participation. Elle a, pour les autres, une valeur intrinsèque : il est désirable d’y recourir, indépendamment des effets externes qu’elle produit, soit parce qu’elle est équitable, c’est-à-dire qu’elle traite les citoyens de façon égale en leur donnant à tous la même possibilité de se faire entendre, soit parce qu’elle exprime le statut des citoyens comme agents autonomes devant être reconnus capables de faire un choix individuel délibéré ou ayant droit à ce que soient justifiées devant eux les propositions politiques que l’on s’efforce de leur imposer. Chacune de ces vertus supposées est en outre contestée. Dans des conditions non idéales, la délibération peut aussi avoir pour effet d’aggraver l’irrationalité des décisions ou le conformisme des opinions, de renforcer l’injustice du processus politique ou l’hétéronomie des participants.
Or ce désaccord sur la valeur de la délibération en induit un second, qui porte sur les pratiques et institutions qu’il importe d’établir dans les démocraties contemporaines. Est-ce dans des assemblées élues, dans des mini-publics tirés au sort, ou à travers les médias que la délibération du peuple peut se réaliser ?
Master PPJE - UE 1 : Enseignements fondamentaux ; Master TREE - UE 4 : Droit, politique et environnement
Enseignant : Charles GIRARD
Titre du cours : La délibération politique
Programme du cours :
Les philosophies contemporaines de la démocratie s’accordent souvent pour donner à la délibération une place centrale dans la prise de décisions politiques. Contre les visions de la démocratie qui la ramènent à l’exercice individuel du droit de vote ou à la négociation entre groupes d’intérêts, ces théories insistent sur l’importance du débat public contradictoire. Elles rendent ainsi compte de la place centrale qu’il occupe dans les pratiques et institutions politiques des démocraties contemporaines, que ce soit dans les enceintes parlementaires ou l’espace public médiatisé, dans les mouvements sociaux ou les dispositifs participatifs. Elles ne font pas toutes, cependant, l’éloge de la délibération pour les mêmes raisons, et n’en tirent pas en conséquence les mêmes conclusions pour l’action politique.
La délibération démocratique est, pour les uns, dotée d’une valeur instrumentale : elle produit des effets externes désirables, que ceux-ci concernent la qualité des décisions produites – qui serviraient tendanciellement mieux le bien commun – ou l’état des participants – qui bénéficieraient de l’impact éducatif ou émancipateur de la participation. Elle a, pour les autres, une valeur intrinsèque : il est désirable d’y recourir, indépendamment des effets externes qu’elle produit, soit parce qu’elle est équitable, c’est-à-dire qu’elle traite les citoyens de façon égale en leur donnant à tous la même possibilité de se faire entendre, soit parce qu’elle exprime le statut des citoyens comme agents autonomes devant être reconnus capables de faire un choix individuel délibéré ou ayant droit à ce que soient justifiées devant eux les propositions politiques que l’on s’efforce de leur imposer. Chacune de ces vertus supposées est en outre contestée. Dans des conditions non idéales, la délibération peut aussi avoir pour effet d’aggraver l’irrationalité des décisions ou le conformisme des opinions, de renforcer l’injustice du processus politique ou l’hétéronomie des participants.
Or ce désaccord sur la valeur de la délibération en induit un second, qui porte sur les pratiques et institutions qu’il importe d’établir dans les démocraties contemporaines. Est-ce dans des assemblées élues, dans des mini-publics tirés au sort, ou à travers les médias que la délibération du peuple peut se réaliser ?
Bibliographie
À lire pour préparer le cours : Charles Girard, « Délibération », in A. Bardon et B. Boudou, Théorie politique, Bruxelles, Bruylant, 2025, p. 187-217.
Bibliographie indicative :
Bibliographie indicative :
- Bätchtiger André et. al. (dir), The Oxford Handbook of Deliberative Democracy, Oxford, Oxford University Press, 2018.
- Girard Charles et Alice Le Goff (éd.), La démocratie délibérative. Anthologie de textes fondamentaux, Paris, Hermann, 2010.
- Girard Charles, Délibérer entre égaux. Enquête sur l’idéal démocratique, Paris, Vrin, 2019.
- Landemore Hélène, Collective Reason. Politics, Intelligence and the Rule of the Many, Princeton, Princeton University Press, 2012.
- Manin Bernard, La délibération politique, Paris, Hermann, 2025.
- Mill John Stuart, Considérations sur le gouvernement représentatif, Paris, Hermann, (1861) 2014.
- Mansbridge Jane, Dispositifs de la démocratie. Entre participation, délibération et représentation, Paris, Classiques Garnier, 2022.
Contrôles des connaissances
Le cours sera validé en contrôle continu (CC).
Crédits (ECTS) :
M2 Éthique, écologie, environnement : 2
M2 Philosophie politique, juridique et éthique : 6
Crédits (ECTS) :
M2 Éthique, écologie, environnement : 2
M2 Philosophie politique, juridique et éthique : 6