08220006 - Textes philosophiques en langue étrangère - Grec
Niveau de diplôme | |
---|---|
Crédits ECTS | 2 |
Volume horaire total | 15 |
Volume horaire TD | 15 |
Responsables
Contenu
Enseignant : Christian Girard
Thème du cours : Plotin. Traité 30 (III, 8), Περὶ θεωρίας, Sur la contemplation
Présentation du cours :
Le Traité 30 (III, 8) de Plotin est remarquable, parce que, tout en exposant exhaustivement, quoiqu’avec avec une très grande économie de moyens, la cosmogonie du Bien du philosophe, il illustre l’originalité radicale de sa doctrine.
Pour Plotin, comme pour Platon dans le Timée, le monde sensible tire sa bonté et sa beauté de sa participation au monde intelligible. Cependant ce monde sensible n’a pas été produit par un démiurge qui l’aurait façonné à l’image d’un modèle intelligible parfait, mais il est le résultat, à tous les niveaux de l’échelle de l’être, d’une procession à partir des principes et d’une conversion vers ces principes. Autrement dit, le monde n’est plus seulement une copie ontologiquement déficiente de l’intelligible, mais le résultat d’un processus de production et de structuration continuel du sensible par l’intelligible, grâce à l’activité contemplative de la nature.
Dans ce nouvel ordonnancement de l’être, un rôle capital est dévolu à la contemplation. Elle continue à constituer, comme pour Platon et Aristote, la forme de connaissance la plus haute, la science qui permet au sage de s’assimiler aux Dieux. Cependant elle n’est plus seulement une activité cognitive, elle est encore le mode d’engendrement de l’être.
Convoquant la célèbre distinction aristotélicienne entre theôria, praxis et poiêsis, Plotin la redéfinit à nouveaux frais. Non seulement il récuse l’autonomie de chacune de ces activités, mais encore il définit tant l’action que la production comme des corolaires de la contemplation pour les assimiler in fine à des formes dégradées de la contemplation. Définie comme l’agent générateur de toute réalité intramondaine et le principe unificateur de l’intelligible et du sensible, la theôria n’est plus désormais l’apanage de l’humanité. Elle concerne aussi l’ensemble des entités vivantes (nature, animaux, plantes), unies par le même désir impérieux de contempler.
La lecture du traité permettra d’envisager les trois problèmes suivants :
Chaque semaine, sera traduit et commenté un passage compris entre 20 et 30 lignes. À partir du deuxième cours, les étudiants auront un contrôle sur le vocabulaire du texte étudié lors du cours précédent (20 mots). En fin de semestre, ils devront être capables de retraduire seuls l’intégralité des textes étudiés.
Thème du cours : Plotin. Traité 30 (III, 8), Περὶ θεωρίας, Sur la contemplation
Présentation du cours :
Le Traité 30 (III, 8) de Plotin est remarquable, parce que, tout en exposant exhaustivement, quoiqu’avec avec une très grande économie de moyens, la cosmogonie du Bien du philosophe, il illustre l’originalité radicale de sa doctrine.
Pour Plotin, comme pour Platon dans le Timée, le monde sensible tire sa bonté et sa beauté de sa participation au monde intelligible. Cependant ce monde sensible n’a pas été produit par un démiurge qui l’aurait façonné à l’image d’un modèle intelligible parfait, mais il est le résultat, à tous les niveaux de l’échelle de l’être, d’une procession à partir des principes et d’une conversion vers ces principes. Autrement dit, le monde n’est plus seulement une copie ontologiquement déficiente de l’intelligible, mais le résultat d’un processus de production et de structuration continuel du sensible par l’intelligible, grâce à l’activité contemplative de la nature.
Dans ce nouvel ordonnancement de l’être, un rôle capital est dévolu à la contemplation. Elle continue à constituer, comme pour Platon et Aristote, la forme de connaissance la plus haute, la science qui permet au sage de s’assimiler aux Dieux. Cependant elle n’est plus seulement une activité cognitive, elle est encore le mode d’engendrement de l’être.
Convoquant la célèbre distinction aristotélicienne entre theôria, praxis et poiêsis, Plotin la redéfinit à nouveaux frais. Non seulement il récuse l’autonomie de chacune de ces activités, mais encore il définit tant l’action que la production comme des corolaires de la contemplation pour les assimiler in fine à des formes dégradées de la contemplation. Définie comme l’agent générateur de toute réalité intramondaine et le principe unificateur de l’intelligible et du sensible, la theôria n’est plus désormais l’apanage de l’humanité. Elle concerne aussi l’ensemble des entités vivantes (nature, animaux, plantes), unies par le même désir impérieux de contempler.
La lecture du traité permettra d’envisager les trois problèmes suivants :
- Comment Plotin remodèle-t-il la distinction entre theôria, praxis et poiêsis ?
- Comment se définissent l’action et la production humaines dans cette nouvelle configuration ?
- Comment la nouvelle définition de la physis résout le problème de la participation du sensible à l’intelligible ?
Chaque semaine, sera traduit et commenté un passage compris entre 20 et 30 lignes. À partir du deuxième cours, les étudiants auront un contrôle sur le vocabulaire du texte étudié lors du cours précédent (20 mots). En fin de semestre, ils devront être capables de retraduire seuls l’intégralité des textes étudiés.
Bibliographie
Le texte grec sera fourni en début de cours.
Les étudiants doivent se procurer l’édition suivante, dont il est souhaitable d’avoir lu l’introduction (p. 17-27) avant le début du cours :
Pour une vision d’ensemble de la pensée de Plotin et de la manière originale dont il définit la contemplation, on peut lire :
Les étudiants doivent se procurer l’édition suivante, dont il est souhaitable d’avoir lu l’introduction (p. 17-27) avant le début du cours :
- Plotin. Traités 30-37, traduction sous la direction de Luc Brisson et Jean-François Pradeau, GF, 2006.
- Traité 33, « Contre les gnostiques »
Pour une vision d’ensemble de la pensée de Plotin et de la manière originale dont il définit la contemplation, on peut lire :
- ARNOU, R., ΠΡΑΞΙΣ et ΘΕΩΡΙΑ, Étude de détail sur le vocabulaire et la pensée des Ennéades de Plotin (1921), Rome, Università Gregoriana, 1972.
- FESTUGIERE, A. J, (1971), « Les trois vies », Études de philosophie grecque (Paris), Vrin, 117-156.
- GIRARD, C., « L’unité de l’âme, au péril de l’homme ? »
https://journals.openedition.org/etudesplatoniciennes/2401 - HADOT, P., Plotin ou la simplicité du regard, Gallimard, Folio Essais, 1997.
- PRADEAU, J.-F, Plotin, Éditions du Cerf, 2019.
Contrôles des connaissances
L’évaluation finale consistera en l’analyse, guidée par des questions, d’un extrait du Traité 30 en version originale, accompagné de sa traduction. Les étudiants, devront proposer un commentaire philosophique du texte, en mobilisant connaissances acquises pendant le cours et réflexion personnelle.