Utilisée dès que possible dans les médias, invoquée comme raison ultime de certains évènements tragiques, la "radicalisation" rapportée ainsi aux individus semble aussi évidente qu’obscure. Loin d’être particulièrement clair dans les esprits qui l’invoquent, ce processus est à l’heure actuelle l’une des inquiétudes principales qui occupent l’esprit des dirigeants et des citoyens. Pourtant, au-delà de cette médiatisation qui porte préjudice bien souvent à la compréhension de ce qu’est la radicalisation en elle-même, le brouillard tend à s’étendre petit à petit à toute prise de position dite radicale, et convoque irrémédiablement la question de la place de la violence au sein de la démocratie française. Dans une société qui paradoxalement invite à plus en plus de tolérance et d’apaisement, les actes de violences se démultiplient et l’identification à une pensée spécifique tend de plus en plus à creuser des oppositions. Si le dernier Livre Blanc sur la sécurité intérieure reprend bien cette inquiétude de l’accroissement d’une tension sociale palpable, la démultiplication des concepts s’y rattachant ne fait semble-t-il que grossir le brouillard entourant la légitimation de l’usage de la violence en dehors des normes établies par l’État.

Cette journée d’étude a pour ambition de donner la parole à des spécialistes de différentes disciplines, afin qu’au prisme de leur différentes approches puisse se dégager une réflexion sur ce qu’est le processus de "radicalisation" et l’idée même de "radicalité". En questionnant ce rapport à une violence qui se voudrait légitimée par l’adhésion à une doctrine, religieuse ou politique, les différentes interventions proposées lors de cette journée vont permettre de mettre en exergue les liens mais aussi les ruptures intrinsèques au concept même de "radicalité" rapporté à une pensée, une doctrine ou encore une foi.
 

Programme

 

Matinée

8h30 : Accueil des participants

9h00 : Ouverture de la journée d’étude

10h : Première intervention : Didier Ottaviani, maître de conférence en philosophie (IHRIM - ENS de Lyon)

10h30 : Seconde intervention : Jérôme Ferret (iDETCOM - Université Toulouse 1 Capitole)

11h : Troisième intervention : Thomas Meszaros (CLESID - Université Jean Moulin Lyon 3) et Fabien Despinasse (Fonctionnaire d’État, enseignant vacataire et responsable de l'IEC-IES)

11h30-12h30 : Discussion
 

Après-midi

14h : Table ronde : "Politiques publiques et définition(s) de la radicalisation : vers une évolution de la notion dans les discours d'État ?"
 

Participants :

Jean-Baptiste Juillard, doctorant en philosophie politique (SND - Sorbonne Université)

Bruno Domingo, maître de conférence en sciences-politiques (Université Toulouse 1-Capitole)

Modérateurs :

Antony Dabila, maître de conférence en sociologie, Université (IESD - Université Toulouse 1 Capitole)

Jane Cluzeau, doctorante en philosophie politique (IRPhiL - Université Jean Moulin Lyon 3)