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Hommage à François Dagognet

Evènement | 5 octobre 2015

François Dagognet est mort le 2 octobre. Le philosophe a enseigné de nombreuses années à Lyon. Sa stature intellectuelle en a fait une figure marquante de la Faculté de Philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3. L'Université lui doit, par ailleurs, son nom de baptême "Jean Moulin".

François Dagognet
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François Dagognet François Dagognet est né à Langres en 1924.

François Dagognet, c'est d'abord un parcours universitaire atypique, l'ayant conduit à devenir à la fois agrégé de philosophie et docteur en médecine. Il fut ensuite médecin au centre du Prado à Lyon, consultant auprès des prisonniers de la prison Saint-Paul, puis devint professeur de philosophie à Lyon de 1959 à 1987. À ce titre, il a contribué à constituer la riche tradition d'enseignement de la Faculté de Philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3. Il acheva sa carrière en enseignant à la Sorbonne, à Paris.

Proche de penseurs, tels que Georges Canguilhem, dont il fut l'élève, et Gaston Bachelard, François Dagognet est l’auteur d'une oeuvre conséquente emblématique de son esprit curieux et brillant, attaché à sonder le réel dans la diversité de ses manifestations.

Il est ainsi l'auteur d’une soixantaine d’ouvrages, au nombre desquels on peut citer La Raison et les remèdes (PUF, 1964), Le Catalogue de la Vie (PUF, 1970), Philosophie de l'image (Vrin, 1984), Rematérialiser (Vrin, 1985), La Maîtrise du vivant (Hachette, 1988), La peau découverte (Les empêcheurs de penser en rond, 1993), Des détritus, des déchets, de l’abject, (Les empêcheurs de penser en rond, 1997), sans oublier les ouvrages écrits en hommage à Canguilhem et Bachelard (Gaston Bachelard, PUF, 1972 ; Canguilhem, philosophe de la vie, Les Empêcheurs de penser en rond, 1997).

En 1993, il explicitait sa démarche philosophique en ces termes (entretien publié par Le Monde) :
"Le monde des objets, qui est immense, est finalement plus révélateur de l’esprit que l’esprit lui-même. Pour savoir ce que nous sommes, ce n’est pas forcément en nous qu’il faut regarder. Les philosophes, au cours de l’histoire, sont demeurés trop exclusivement tournés vers la subjectivité, sans comprendre que c’est au contraire dans les choses que l’esprit se donne le mieux à voir. Il faut donc opérer une véritable révolution, en s’apercevant que c’est du côté des objets que se trouve l’esprit, bien plus que du côté du sujet."


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