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PASQUIER Aurélien

L’influence de la résurgence des questions mémorielles sur la représentation du Japon dans les blockbusters sud-coréens. Analyse de la répétition de l’histoire dans « Fantôme » (1999), « 2009 Lost memories » (2002) et « Péninsule » (2006)

Publié le 30 mai 2017 Mis à jour le 3 octobre 2017

Thèse en Lettres, Langues, Linguistique, Arts, soutenue le 18 mai 2017.

Ce travail explore la figure de la répétition de l’Histoire entre la Corée (du Sud) et le Japon dans plusieurs blockbusters sud-coréens depuis 1998. Les années 1990 qui devaient voir la désintégration de l’État-nation sont celles qui marquent le retour des « nationalismes ethniques ». Ce retour des nationalismes qui suit la fin de l’affrontement des deux blocs se manifeste par une résurgence des questions mémorielles entre la Corée du Sud et le Japon. Dans notre première partie, nous analysons comment les problèmes liés à la colonisation qui ressurgissent dès le début des années 1990 transforment le Japon en nouvel « ennemi national » de la Corée du Sud, au moment où les relations entre les deux pays se développent et que la consommation des produits culturels de l’autre est sans précédent. La réaffirmation de l’État dans certains secteurs qui accompagne le nationalisme sud-coréen des années 1990 se concrétise par la mise en place de politiques en faveur du développement de l’industrie cinématographique nationale. L’alliance de l’État et de plusieurs chaebol (conglomérats sud-coréens) permet à l’industrie cinématographique sud-coréenne de redevenir populaire grâce à la production de blockbusters sud-coréens. Après avoir mis en évidence la proximité existante entre les superproductions hollywoodiennes, chinoises, argentines et les superproductions sud-coréennes, nous établissons l’existence de ce que nous nommons une « Aura nationale » au centre de la consommation de ces films et qui permet de les considérer comme des films nationaux, car malgré son caractère fictif, la nation a une réalité effective sur les populations des États-nations. Ayant mis en évidence que les blockbusters sud-coréens qui mettent en scène l’histoire nationale sont devenus le miroir du spectacle national et nous consacrons notre dernière partie à la représentation de la répétition de l’Histoire dans les trois films au centre de notre problématique. L’analyse de ces trois superproductions nous permet de comprendre que la lutte pour défendre l’histoire nationale dans la résurgence des questions mémorielles s’inscrit, à l’image de Louis Bonaparte décrit par Karl Marx, dans les luttes passées pour la défense de la souveraineté nationale.

This work explores the pattern of the repetition of the history between (South) Korea and Japan in several South Korean blockbusters since 1998. The 1990s, which was prophetised to mean the disintegration of the nation-state, marked the return of "ethnic nationalisms". The comeback of nationalisms that follows the end of the confrontation of the two blocs is manifested in the case of South Korea and Japan by a resurgence of memorial issues between the two countries. In the first part, we analyze how the issues from the colonial period that reappeared in the early 1990s transformed Japan into the new "national enemy" of South Korea at a time when relations between the two countries are developing and the consumption of cultural goods producted by the other side is unprecedented. The reaffirmation of the state in certain sectors that accompanies the South Korean nationalism of the 1990s is realized, among other things, by the establishment of policies in favor for the development of the national film industry. The alliance of the state and several chaebol (South Korean family conglomerates) allows the South Korean film industry to regain popularity through the production of South Korean blockbusters. After brought to light the proximity between Hollywood, Chinese, Argentinean blockbusters and South Korean blockbusters, we establish the existence of what we call a "national aura" at the center of the consumption of these films and which makes it possible to consider them as national films, for in spite of its fictitious character, the nation has real effects on the populations of the nation-states. The South Korean blockbusters staging the national history have become the mirror of the national spectacle and we devote our last part to the representation of the repetition of history in the three films at the center of our problematic. The analysis of the films allows us to understand that the struggle to defend national history in the resurgence of memorial issues is staged, like Louis Bonaparte described by Karl Marx, in the past struggles for the defense of sovereignty National level.

Mots-clés :
Nationalisme, Répétition de l’Histoire, Idéologie et cinéma, Blockbuster, Karatani Kōjin, Cinéma – Japon, Cinéma – Corée du Sud, Marxisme, Aura nationale, Guy Debord, Karl Marx

Keywords :
Nationalism, History and Repetition, Ideology and Cinema, Blockbuster, Karatani Kōjin, Cinema – Japan, Cinema- South Korea, Marxism, National Aura, Guy Debord, Karl Marx

Directeur(s).trice(s) de thèse : M. Jean-Pierre GIRAUD
 
Membres du jury :
M. Alain DELISSEN, Rapporteur, Directeur d’études, EHESS, Collège de France, Paris,
M. Christian GALAN, Rapporteur, Professeur des universités, Université Toulouse-Jean Jaurès,
M. Jean-Pierre GIRAUD, Professeur des universités, Université Jean Moulin Lyon 3,
Mme Ayame HOSOI, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3.

Président.e du jury : M. Alain DELISSEN

Equipe d'accueil
: IETT
 
Décision : Admis