"La perception comme intentionnalité et comme réalité" : Conférence publique organisée par la Société Rhodanienne de Philosophie.

Intervention de Jocelyn BENOIST (Professeur à l'Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne), mercredi 28 janvier 2015 de 18h30 à 20h.

Dans les deux dernières décennies le débat philosophique sur la nature de la perception a été relancé, suivant le fil d'une interrogation sur le caractère « conceptuel » ou non du contenu perceptuel.

J'interrogerai les fondements d'un tel débat et soutiendrai qu'il est tout à fait trivial d'inférer que la perception a un « contenu conceptuel » si on la considère uniquement dans son rôle épistémique. Dans cette perspective, le concept de perception est complètement déterminé par celui de son objet. Il faudra toutefois reconnaître dans le concept de perception un concept bidimensionnel. La perception, sous un certain point de vue, est essentiellement intentionnelle. Cependant une certaine réalité joue également dans la perception un rôle essentiel : celle de l'être sensible qui, dans une perception donnée, peut être déterminé comme ceci ou comme cela, mais qui, en tant que réalité, n'en demeure pas moins jamais que ce qu'il est.

Je proposerai une réinterprétation de la Gestalttheorie en tant qu'investigation d'au moins un aspect d'une telle réalité, dans la mesure où cette théorie prend pour objet une autre dimension de la perception que l'intentionalité : à savoir ces structures facticielles du perceptible qui le rendent perceptible.
Le cœur de l'analyse résidera dans la distinction logique qu'on doit faire, au sein de la perception, entre la réalité de l'élément sensible et l'irréalité du contenu qui a une signification normative. Ainsi une nouvelle dimension, non-épistémique, pourra être ouverte pour le réalisme perceptuel.


Accès libre et gratuit.

Plan d'accès


Agrandir le plan