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Journée d'étude | Fin des écrans, ou leur intériorisation ?

Publié le 27 mars 2019 Mis à jour le 28 mars 2019

Journée d'étude sous la direction de Mauro Carbone. Avec le soutien du Projet Bourgeon 2019.

Argumentaire

Les développements de la révolution numérique ont produit la mutation des écrans du statut de médium à celui de techno-prothèse corporelle. Mais une mutation d’envergure plus importante encore est annoncée pour notre avenir proche par certains spécialistes : la disparition des écrans (L. Manovich, O. Ertzscheid).

En général, les développements de la révolution numérique sont interprétés selon le paradigme de l’« extériorisation » (S. Butler, E. Kapp, A. Espinas, A. Leroi-Gourhan, etc.) entendue comme une « extension » (W. Benjamin, L. Moholy-Nagy, mais surtout M. McLuhan) de nos capacités – à partir de celles du corps – à travers la technologie. Mais à présent de tels développements sont aussi en train de solliciter l’élaboration d’un paradigme, inversé mais non opposé, dépistant l'« intériorisation » (ou « incorporation ») de la technologie. D’après un tel paradigme, non différemment d’autres objets techniques, le médium ou la techno-prothèse auraient à leur tour la tendance à être intégrés dans notre corps, en le co-constituant et le refaçonnant sans cesse (G. Simondon, D. Idhe-L. Malafouris, F. Parisi). En outre, une tendance complémentaire à celle-ci – mais bien moins évidente et donc encore plus urgente à signaler – se dessine dans l’usage, de plus en plus envahissant et contraignant, des organes de notre corps (p. ex. nos rétines, ou notre peau) comme des « quasi-prothèses » (M. Carbone), à savoir comme des sortes de composantes adjointes d’artefacts technologiques, et notamment numériques.

Des telles tendances pourraient-elles investir aussi les écrans, entendus comme les principales interfaces des dispositifs numériques centrés sur la vision ? Avec quelles conséquences anthropologiques (investissant évidemment notre perception, cognition, affection), ainsi que médialogiques et même politiques ? C’est afin de solliciter la discussion, forcément transdisciplinaire, sur des questions d’une telle envergure – et d’une telle urgence – que la présente Journée d’étude se veut conçue.

Intervenants

  • Bernard Andrieu (Université Paris Descartes)
  • Mauro Carbone (Université Jean Moulin Lyon 3)
  • Amélie Cordier (Directrice scientifique - Hoomano)
  • Vittorio Gallese (Università degli studi di Parma)
  • Guillaume Giroud (Université Jean Moulin Lyon 3)
  • Michele Guerra (Università degli studi di Parma)
  • Lambros Malafouris (University of Oxford)
  • Francesco Parisi (Università degli studi di Messina)
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Faculté de Philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3
Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL)
Thématiques :
Philosophie; Recherche