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La clandestinité dans la culture russe

Publié le 21 avril 2009 Mis à jour le 9 juillet 2012
La clandestinité
La clandestinité

Colloque international organisé par l'Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhiL).

Colloque organisé du 15 au 17 octobre 2009.

L'histoire de la culture russe nous offre l'exemple de plusieurs cultures a priori vouées à disparaître sous la pression d'une culture de type nouveau, mais qui ont néanmoins poursuivi une existence parallèle et secrète : après le Baptême de la Russie le paganisme archaïque coexiste avec le christianisme, mais à l'état caché, "nocturne" (G. Florovski) ; les vieux-croyants, depuis Pierre le Grand et presque jusqu'à nos jours, ont conservé les traditions de la Russie ancienne, mais d'une manière "souterraine" (D. Likhatchov).

Le régime soviétique, lui, a véritablement marqué l'avènement de la clandestinité culturelle - dans les domaines religieux, philosophique, littéraire, artistique... Vouées à l'extinction, persécutées, invisibles, ces différentes formes d'une culture interdite ont pourtant continué à se développer, prêtes à resurgir avec une vigueur nouvelle à peine la chape de plomb disparue.
Dans la tradition de "l'homme du souterrain", la philosophie russe montre une sensibilité particulière à ce qui est repoussé en marge de la conscience - désirs inavouables pour de multiples raisons, en particulier parce que démesurés, irréalisables : "la vie désapprend à vouloir et à espérer, elle apprend à renoncer aux désirs les plus naturels" (L. Karsavine). On sait l'importance de Dostoïevski pour la naissance de la psychanalyse, mais c'est en général d'une "lutte pour l'impossible" que témoigne toute une lignée de penseurs, de Dostoïevski lui-même jusqu'à Léon Chestov. Le plus significatif en est peut-être Fiodorov et son appel à "ressusciter les pères".

A l'occasion de ce colloque, il est proposé de décrire ces différentes formes de cultures condamnées, de s'interroger sur leur persistance et leur vitalité, sur leur aptitude à subsister dans un environnement contraire. Inversement, on tentera de déterminer concrètement les risques présentés par une situation où l'emprise de l'idéologie dominante rejette dans la clandestinité tout ce qui n'est pas officiellement reconnu, mais par là même lui permet d'échapper à tout contrôle. Enfin, on s'interrogera sur l'attention portée par la philosophie russe à différents types de pensée "clandestine", et à la place de cette notion - la clandestinité - dans l'histoire de la culture russe.


Direction scientifique :
Françoise Lesourd

Contact :
Valentina Tirloni
IRPhiL - Institut de Recherche Philosophique de Lyon
18 rue Chevreul - 69007 Lyon
Tél. : 04 78 78 73 94 - Fax : 04 78 78 72 27
valentina.tirloni@univ-lyon3.fr